Hamrouche : «La solution de la crise est entre les mains de Bouteflika, Gaïd-Salah et Toufik»

Reprenant le discours qu’il prône depuis quelques semaines pour une issue négociée à la crise politique que travers le pays, l’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche a préféré, cette fois-ci, s’adresser directement à «trois hommes» qui, d’après lui, tiennent la clé pour sortir le pays de l’ornière. En citant nommément les «trois hommes», en l’occurrence le président Bouteflika, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, Gaïd-Salah, et le patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), Mohamed Mediene dit Toufik, l’invité, aujourd’hui dimanche, du forum du journal Liberté n’a, d’ailleurs pas tari d’éloge sur eux. «Trois hommes, trois patriotes, trois nationalistes portent le fardeau pour sauver le pays de la crise. Je nomme : Monsieur le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, les généraux de corps d’armée, MM. Gaïd-Salah et Mohamed Mediene. Ils sont armés de courage, de bon sens et de lucidité pour permettre au pays de dépasser cette période difficile.» Dans son élan, il est allé jusqu’à faire le parallèle entre le rôle que peuvent jouer ces trois personnages de la scène nationale et trois figures à qui il attribue, sans les nommer celles-là, le déclenchement de la révolution de Novembre. «Trois hommes ont eu le courage, la sagesse et la vision nécessaires pour engager le pays sur les rails de l’indépendance.» Insinuant que l’Algérie est à peu près dans une même impasse historique, M. Hamrouche estime que «ces trois hommes (Bouteflika, Gaïd-Salah et Toufik, ndlr) ont les moyens de faire passer le pays dans cette nouvelle révolution de renouvellement et de démocratisation». Pour sortir le pays de la crise, Mouloud Hamrouche plaide une nouvelle fois en faveur de l’élaboration d’un consensus national qui doit «accompagner le processus de transformation de notre système politique». «Notre crise est dans sa phase aiguë. Le temps est à l’incertitude, plus que jamais. Incertitude d’ici le 17 avril, incertitude pour après, avec ou sans un quatrième mandat. Avec ou sans le maintien des lois d’exception», constate l’ancien chef de gouvernement sous Chadli, pour qui «la gestion gouvernementale restera chaotique avec ou sans les hommes en place».
M. Hamrouche s’est même permis d’adresser quelques fléchettes aux candidats à la présidentielle, sans les nommer. «Les questions traitées dans les programmes publiés ne portent aucun enchaînement. Les propositions avancées n’auront aucun impact» car, explique-t-il, «notre pays est très affaibli par une crise qui a trop duré». Même les partis politiques en ont pris pour leur grade. «Les formations politiques, notamment celles de la majorité, n’ont plus aucun crédit», dit-il, tout en considérant, à propos de la crise qui travers le pays, que «la question a besoin d’une réponse maintenant».
«D’ailleurs, nous n’avons plus de gouvernement, mais un nombre de ministres. Nous n’avons pas de Parlement, mais nous avons des centaines de députés. Nos administrations pérennes ont été mises en échec à l’instar des autorités fiscales, douanières ou monétaires. Nous n’avons plus d’administration gouvernementale», tonne M. Hamrouche.
Amine Sadek
 

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