Bouguerra Soltani : «L’Algérie est sur un véritable champ de mines»

L’ancien président du MSP – parti qui appelle au boycott de la présidentielle du 17 avril – a une vision particulièrement alarmiste sur la situation actuelle du pays et craint pour l’avenir de l’Algérie. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, Bouguerra Soltani exprime son inquiétude, considérant que la stabilité du pays et sa sécurité n’ont jamais été mises à mal comme aujourd’hui. «La bataille de la présidentielle ne pourra pas cette fois-ci être limitée à l’élection elle-même dont les résultats sont déjà fixés. Le jour du vote sera le début d’un nouveau processus dont l’issue reste inconnue, car il n’y a toujours pas d’entente sur ce qui est appelé le mandat de transition», souligne cet ancien membre de l’alliance présidentielle qui a accompagné le président sortant tout au long de ces trois mandats. Bouguerra Soltani se demande si le (futur) président de l’Algérie sera à la mesure des enjeux actuels et aura la capacité et la légitimité pour désamorcer la crise qui perdure depuis 2011. «Avant même la prestation de serment, celui qui aura à gouverner le pays durant les cinq prochaines années sera contraint d’œuvrer pour réconcilier les différents courants et les différents acteurs de la politique nationale afin d’éviter une grave déflagration dont les ingrédients sont là depuis maintenant trois ans», prévient-il. Pour lui, les cinq prochaines années seront celles de tous les dangers et de toutes les incertitudes, car le pays est assis sur une véritable poudrière à la fois sociale et sécuritaire. Il estime que si l’on continue sur «la voie» de l’exclusion d’une partie du peuple, le pays sera plus que jamais fragilisé et finira par être une proie facile à tous ses ennemis extérieurs qui n’hésiteront pas à intervenir d’une manière ou d’une autre. «Le futur président ne pourra pas assurer un mandat de transition s’il ne propose pas dans 100 jours suivant son investiture des solutions à la crise et ce à travers l’association de tous les courants politiques, y compris ceux qui étaient contre lui ou qui étaient contre l’élection elle-même», soutient-il. Passé ce délai, la situation sera difficilement gérable, conclut-il.
Sonia B.
 

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