Sa tournée a été plutôt protocolaire : John Kerry distribue les bons points à l’Algérie et au Maroc

Présenté comme hautement stratégique, le périple maghrébin du secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est finalement réduit à sa plus simple forme protocolaire où il n’a fait qu’accorder son satisfecit, et celui des Etats-Unis, aux dirigeants algériens et marocains, sans faire d’annonce susceptible de faire avancer les grandes problématiques qui se posent à la région. A Casablanca, où il a été reçu aujourd’hui vendredi par le roi Mohammed VI, le chef de la diplomatie américaine a salué le rôle joué par le Maroc, un allié régional de Washington, afin d'apporter «plus de sécurité et de prospérité» et exprimé le soutien de son pays au «processus de réformes» engagé dans le pays. Devant ses hôtes marocains, John Kerry a par ailleurs mis en avant le rôle «proactif» du royaume dans la lutte contre le terrorisme, et abordé la question de la coopération militaire en évoquant l'exercice conjoint en cours près d'Agadir (sud). A aucun moment Kerry n’a évoqué publiquement la question du Sahara Occidental qui oppose Rabat à la communauté internationale, mais surtout à l’Algérie qui soutient le principe d’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions votées par le Conseil de sécurité de l’ONU. A Alger, le secrétaire d’Etat américain s’était aussi limité, lors de ses entretiens avec les responsables, aux questions inhérentes à la sécurité régionale, et ne s’est jamais exprimé sur les enjeux internes du processus politique dans lequel est engagée l’Algérie, à l’occasion de l’élection présidentielle prévue le 17 avril prochain. Kerry a totalement fait abstraction de la campagne électorale qui bat actuellement son plein. Signe que l’administration américaine ne prête pas un grand intérêt à la bataille électorale, qui va pourtant décider du devenir politique de l’Algérie, ni n’a l’intention de peser de son poids sur les événements, comme le redoutent certains acteurs politiques qui y ont vu une immixtion intolérable de Washington dans nos affaires internes. Tout indique en fait que John Kerry n’était là que pour remplir un agenda fixé depuis longtemps, et que seul l’échec des négociations israélo-palestiniennes aurait pu maintenir !
R. Mahmoudi
 

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