Réponse à la déclaration du général Benhadid

La contribution du général Benhadid parue dans le journal El Watan du 2 avril 2014, avec tout le respect que nous lui devons, suscite de notre part quelques remarques, que nous voudrions être des plus objectives, pour permettre de contribuer au débat qui s’est instauré autour du changement. Quoique tardivement le général nous propose une solution de sortie de crise avec un nouvel HCE avec des gens qu’il cite nommément, qui ne se sont jamais inquiétés, ni se sont prononcés sur les pratiques de cette mafia qui dirige le pays, alors que notre souffrait le martyr, se faisait assassiner, résister avec toutes les émeutes qu’il pouvait entreprendre pour crier à l’aide. Il cite aussi nommément Djamila Bouhired comme la seule représentante exclusive de la femme algérienne. Nous nous demandons où elle était alors que d’autres moudjahidate et patriotes se battaient et continuent à se battre contre les violences faites aux femmes, pour l’abrogation du code de la famille et pour de multiples combats qu’elles ne cessent de mener encore pour l’émancipation des femmes, alors, de grâce, un peu plus de considération pour la femme algérienne.
D’autre part, le général propose de faire du neuf avec du vieux : prendre les mêmes et on continue. Il ne faut pas oublier que pendant que le pays était en grand danger, certains ont préféré s’enfermer dans un mutisme glacial et abandonner le navire pour le confier à cette faune de galapiats qui squattent l’Etat. De toute manière, ce n’est pas cette gérontocratie au bord de la sénilité qui va nous sortir de cette crise multidimensionnelle, alors que la nouvelle génération attend qu’elle puisse se mettre au service de notre pays. Mais ce qui est aberrant, c’est que le général fait abstraction des personnalités de haut rang qui ont le sens de l’Etat et qui l’ont prouvé. Des personnalités qui se sont élevées avec courage et dignité malgré le verrouillage du champ politique et médiatique à l’instar de Mouloud Hamrouche, le père des réformes, militant de la démocratie et des libertés qui le premier avait alerté l’opinion sur le blocage du système et qu’il fallait le changer envers et contre tous. Ainsi que d’autres personnalités comme le commandant Azeddine, Abdelhak Bererhi, Abdelaziz Rahabi, qui manifestaient pacifiquement avec de simples gens qui contre le système et réclamaient plus de justice et se faisaient tabassés par les forces de l’ordre et Aït Ahmed qu’on veut mettre aux oubliettes et dont personne ne lui porte une marque de considération et de reconnaissance. N’oublions pas le général Rachid Benyellès le premier militaire de haut rang à avoir eu contre vents et marées le courage de dénoncer les aberrations du système, le général Yala qui milite pour son changement et aussi la jeune génération à l’image de Sofiane Djilali qui commence à marquer de ses empreintes la scène politique, et bien d’autres. Ils sont nombreux ceux qui résistent et militent au sein de la société civile, nous disons bien civile et non pas la société servile mise au service de cette faune de gredins et coquins.
Quant à la solution concernant la transition qu’il préconise, c’est pratiquement le système des arouchs, bis repetita, qu’il nous propose et nous connaissons tous ce qu’ils sont advenus. Enfin, il est à souligner que les trois personnages clés de l’Etat, après avoir noué avec leurs mains la situation dans laquelle on nous a enfermés en notre corps défendant, sont dans l’obligation de la dénouer avec leurs dents comme le dit l’adage. Ils sont responsables devant l’Histoire où ils ne peuvent pas y échapper. Aussi, pour cela, les forces armées, pour qu’elles puissent devenir une Armée nationale populaire, doivent s’engager à arrêter cette mascarade par un nouveau pacte politique et social entre le pouvoir et la société, librement arbitré dans la transparence, rendu public avec toutes les mesures d’accompagnement pour une phase de reconstruction de nouvelles institutions stables et solides sans exclusion, et aussi pour éviter une nouvelle escroquerie politique de s’accomplir encore une fois et ne pas donner l’impression qu’elle capitule devant ces réseaux mafieux.
Benguesmia Chadly, Civic d’Oran
 

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