Les étudiants de Tamda arrachent les portraits de Bouteflika

La «tolérance» dont ont bénéficié les partisans du président-candidat Abdelaziz Bouteflika de la part des autorités universitaires de la wilaya de Tizi Ouzou pour procéder à un affichage sauvage à l’intérieur des résidences universitaires de Tamda n’a pas laissé indifférents les étudiants. Ahuris par cette agression contre une enceinte universitaire, les étudiants de ce campus universitaire ont, en effet, réagi rapidement, arrêtant les cours en signe de protestation suite à cet affichage envahissant des posters de Bouteflika dans l'enceinte des cités universitaires et en procédant à l'arrachage de ces affiches. Ce qui démontre, une nouvelle fois, que les étudiants restent à l’avant-garde de ce combat ouvert contre un quatrième mandat de Bouteflika porteur de tous les dangers pour le pays. Ils se sont déjà distingués par le rassemblement pacifique organisé pas loin de la maison de la culture de la ville de Tizi Ouzou pour protester contre la venue du directeur de campagne du président-candidat, Abdelmalek Sellal, pour un meeting de campagne. Banderoles et pancartes à la main, les étudiants ont marché à partir de l’université de Hasnaoua pour gagner le centre-ville de Tizi Ouzou où Sellal était notamment pris en charge par quelques hommes d’affaires locaux, autour notamment de l’omniprésent Ould Ali El-Hadi qui trône, grâce au système Bouteflika, sur au moins trois organismes et institutions. Il est, en effet, directeur de la culture de la wilaya, directeur de la maison de la culture Mouloud-Mammeri et directeur du théâtre communal Kateb-Yacine. Une situation qui ne semble pas déranger outre mesure ni l’opinion publique locale ni le monde de la culture gouverné par un seul homme qui continue de bénéficier de largesses inimaginables. Pour revenir à l’action de protestation organisée par les étudiants du campus de Tamda, il faut dire que cette réaction est à mettre sur le compte d’une mobilisation de la communauté universitaire contre le quatrième mandat qui ne se dément pas. Une action qui s’est faite, d’ailleurs, au lendemain d’un autre rassemblement de protestation qui s’était tenu à Béjaïa, mais qui a vite fait de tourner à l’émeute suite à l’incursion d’éléments perturbateurs que beaucoup d’observateurs pensent avoir été envoyés en mission pour semer le désordre. Le geste des étudiants de Tamda, qui s’est passé sans casse, prouve, que la communauté universitaire sait exprimer ses positions à l’égard de ce moment décisif que traverse le pays sans recourir à la violence ; laquelle violence est nourrie par les tenants du pouvoir en place, dont certains porte-voix n’hésitent plus, désormais, à envisager un régime monarchique avec à sa tête Abdelaziz Bouteflika.
Amine Sadek
 

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