Le ministre de l’Intérieur annonce la «victoire» d’Abdelaziz Bouteflika avec un taux de «81,53%»

Selon les chiffres officiels annoncés par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, lors de sa conférence de presse tenue il y a moins d’une heure à l’hôtel Aurassi, le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, sort «vainqueur» avec un taux dépassant toutes les prévisions : 81,53%, engrangeant 8 332 598 voix exprimées. Il est suivi de très loin par Ali Benflis, avec 12,18%, récoltant, du moins officiellement, 1 244 918 voix. Le reste est partagé par Abdelaziz Belaïd, avec 3,36%, devançant Louisa Hanoune, qui n’a récolté que 1,37%, Fawzi Rebaïne et Moussa Touati, avec des taux respectifs de 0,99% et 0,56%. Si le ministre dit que ces chiffres ne seront définitifs qu’une fois validés par le Conseil constitutionnel, rien ne dit qu’ils connaîtront des modifications notables, malgré le nombre important de recours déposés par les candidats auprès de l’institution que préside Mourad Medelci. Lors de sa conférence de presse, Tayeb Belaïz a loué «la transparence et la neutralité» qui ont, selon lui, caractérisé toutes les étapes du processus électoral, niant toute possibilité de fraude dans ce scrutin et estimant que les plaintes formulées par les candidats – ou plutôt d’un seul candidat, en l’occurrence Ali Benflis – n’étaient qu’«une réaction naturelle de tout perdant dans une compétition électorale». Le ministre a aussi minimisé l’ampleur des contestations et des actes de violence qui ont entaché la campagne électorale et perturbé, dans certaines régions, le déroulement de l’élection, en les réduisant à de simples «moments de tension qui sont tout à fait normales dans toute course électorale, et qui n’ont fait que conférer plus d’enthousiasme» à cette compétition, a-t-il dit avec un zeste d’ironie. En réponse à une question sur le recul de la participation dans ce scrutin important, le ministre a argué du fait qu’il s’agissait d’«un phénomène mondial, auquel sont venus se greffer le climat d’inquiétude engendré par la situation sécuritaire qui règne dans le voisinage algérien, les foyers de troubles internes et, aussi, les tentatives de déstabilisation ourdies par des mains étrangères», a-t-il lâché sans autres précision.
R. Mahmoudi

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