Inauguration «populaire» de la place Saïd-Mekbel à Béjaïa

L’inauguration récemment par les autorités dans la ville de Béjaïa de la place Saïd-Mekbel, du nom du journaliste assassiné en 1994 par le terrorisme islamiste, n’a, visiblement, pas été du goût de la société civile qui a vite crié à la récupération politique d’un des symboles du combat démocratique. Elle a décidé de se réapproprier le symbole en procédant à une nouvelle inauguration de la place ce samedi, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse. C’est en tout cas ce qu’a décidé le Mouvement culturel berbère (MCB) qui, dans un communiqué rendu public, annonce l’organisation, durant cette journée du 3 mai, d’un forum Saïd Mekbel destiné à permettre de «rendre la parole à qui le pouvoir l'a interdite». Le cap est donc mis sur cette inauguration «populaire» de la place Saïd Mekbel pour tenter d’effacer la réception en grande pompe de la stèle en présence du wali de Béjaïa. «Tout en rejetant l’inauguration officielle par les autorités locales, laquelle est entachée d’une récupération politique et idéologique du combat du défunt "Mesmar Djeha", nous appelons les citoyennes et les citoyens à se réapproprier le symbole de la place Saïd Mekbel par l’inauguration populaire de la stèle érigée à son effigie en association avec tous les journalistes et correspondants de Béjaïa le samedi 3 mai 2014 à partir de 10h», indique le MCB qui affirme vouloir faire de cette date «celle de la dignité et de la fierté en condamnant avec fermeté la répression qui a touché le plus grand symbole de la Kabylie qui est le 20 avril 1980». «Suite à cette humiliation et insulte, nous appelons les citoyennes et les citoyens à exprimer leur indignation par leur présence à cette inauguration populaire», ajoute le MCB de Béjaïa qui exige, à ce propos, la récupération de l’ancien sigle amazigh pour l’ériger à nouveau sur la même placette. Le MCB tient à saluer, par ailleurs, «la réussite de la marche exemplaire du dimanche 20 avril 2014, l’esprit rassembleur et la maturité des citoyennes et citoyens», et se démarque «des échauffourées qui ont éclaté, bien après la fin de notre marche, devant le siège de la wilaya». Tout comme il condamne avec fermeté «les exactions policières» dont étaient victimes les jeunes venus en masse pour prendre part à la marche de Tizi Ouzou. «Dans ce contexte de haute tension, dont les manœuvres visant la déstabilisation de notre région, nous appelons à continuer la lutte pacifiquement, à sauvegarder les vies de nos jeunes et à ne pas céder aux manigances, et déjouer les plans machiavéliques du pouvoir et de ses relais, ennemis de la Kabylie qui souhaitent, une fois de plus, son embrasement», conclut le communiqué.
Amine Sadek
 

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