Benflis : «Le pouvoir s’obstine dans sa politique de déni»

Réagissant aux propositions et engagements pour des réformes politiques du président Bouteflika, contenus dans son discours d’investiture, Ali Benflis affirme que ces propositions «pêchent par des insuffisances intrinsèques» qui les destinent à être «sans effet» sur la crise politique actuelle. Il explique que la Constitution envisagée porte «limitativement» sur la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, le rôle du Parlement, la place et les droits de l’opposition ainsi que les droits et libertés des citoyens. Pour Benflis, le régime en place «s’obstine» dans son attitude de déni alors que le pays est confronté à une «crise politique et institutionnelle grave». Il souligne que cette attitude de déni concerne «la lecture de la crise actuelle et de ses sources, la démarche à suivre pour la prendre effectivement en charge, les mécanismes politiques organiques à mettre en place pour la traiter ainsi que les objectifs à fixer et à réaliser pour la surmonter». La première insuffisance, selon lui, dont souffre la proposition du régime actuel est que celle-ci se «trompe» sur les causes de la crise et les réduit à de simples failles constitutionnelles qu’il s’agirait de combler. La deuxième insuffisance est que les cinq domaines devant faire objet de la révision constitutionnelle sont précisément ceux-là mêmes que le régime en place a «ignorés, affaiblis ou opprimés», chose qui enlève «toute crédibilité à cette proposition». La troisième insuffisance est que cette proposition n’accorde à l’opposition que le rôle de «caution politique et morale» à une initiative dont le régime a déterminé les limites. La quatrième et dernière insuffisance est que cette proposition n’est autre qu’une «diversion». «Alors que la légitimité et le fonctionnement des institutions sont au cœur de la crise actuelle, le régime en place manœuvre de manière peu subtile pour déplacer l’attention et le débat vers une révision limitée et parcellaire de la Constitution», souligne Benflis. Pour ce dernier, l’impasse politique et constitutionnelle actuelle «exige» plus que les ravalements constitutionnels de façade que le régime en place «propose». L’opposition, ajoute-t-il, devrait tenir le rôle de «partenaire effectif» dans la nouvelle Constitution et que le point de départ de ce processus politique devrait se «traduire» par un «retour» à la volonté populaire comme source de toute légitimité.
Mohamed El-Ghazi
 

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