Une aide financière urgente a été conclue : l’Algérie vole au secours de la Tunisie au bord de la faillite

Impatient, le gouvernement tunisien a attendu la fin de la cérémonie d’investiture du Président réélu pour venir, en urgence, demander une aide financière susceptible de sortir le pays de l’ornière. On sait que l’Exécutif actuel n’avait aucune piste pour boucler le budget de l’Etat de 2014. Après donc l’euphorie de la nouvelle Constitution, qualifiée d’«historique» et d’«unique», votée en février dernier, mettant ainsi fin à une crise politique endémique, les Tunisiens se retrouvent rapidement face à une crise autrement plus grave, parce qu’elle menace la paix sociale et attise le feu d’une nouvelle révolte populaire, trois ans après la «Révolution du jasmin». Prise dans un engrenage d’endettement, la Tunisie frôle depuis deux mois une situation de cessation de paiement. La détresse est telle que les membres du gouvernement ont annoncé, cette semaine, leur décision de réduire leurs salaires de 10%, et le Président, avant eux, d’un tiers. Mais est-ce suffisant pour enrayer le spectre d’une faillite générale et d’un surendettement qui menace, à court terme, d’hypothéquer la souveraineté du pays, à l’image de tous les pays qui ont accepté de se plier aux directives draconiennes des institutions financières internationales en matière de budget et de dépenses sociales ? L’aide que nos voisins sont venus solliciter auprès de l’Algérie – un dépôt de 100 millions de dollars et un prêt non remboursable, dont le montant n’a pas été indiqué – peut parer au plus pressé et aider momentanément à faire face au déficit du budget de fonctionnement, notamment à verser les salaires des prochains mois, mais cela ne peut durer. Nos voisins ne peuvent indéfiniment compter sur la générosité des Algériens, pour la simple raison que l’Algérie, elle-même, n’est pas à l’abri, d’après les analystes, d’une crise financière aiguë à moyen terme. Dépendant presque entièrement des recettes du pétrole et du gaz, l’économie algérienne ne saurait résister à une chute drastique des prix mondiaux, estiment les experts.
R. Mahmoudi
 

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