Abrogation de l’article 87 bis : Mebtoul répond à Sidi Saïd

Dans une analyse rendue publique aujourd’hui, le professeur Abderrahmane Mebtoul, expert international en management stratégique, répond au secrétaire général de l’UGTA sur la question de l’évaluation de l’impact financier de l’abrogation de l’article 87 bis sur le Trésor public algérien. Dans la contribution reçue par la rédaction, Abderrahmane Mebtoul s’appuie sur les déclarations du secrétaire général de l’UGTA ayant estimé à 4 millions le nombre de travailleurs du secteur public et privé qui verront leurs salaires augmenter dès le 1er janvier 2015, suite à l’abrogation de l’article 87-bis, et une augmentation progressive pour toutes les autres catégories. L’expert estime que l’impact financier sur le Trésor public serait de 7,60 milliards de dollars. «Cumulé avec les augmentations des bas salaires, le total serait de 11,85 milliards de dollars annuellement entre 2016-2017.» Mebtoul précise qu’«au cas où les écarts seraient entre 20 000/25 000 DA par mois, le montant serait beaucoup plus élevé, pouvant atteindre 17/20 milliards de dollars annuellement» et met en garde contre «une dérive inflationniste qui pénaliserait les couches les plus défavorisées», rappelant que l’OCDE a estimé que «l’Algérie dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats par rapport à des pays similaires au niveau de la région MENA». L’expert souligne qu’en cas «de stagnation de la valeur ajoutée réelle, entre 2013-2014, la part des salaires risque de dépasser les 40%, ce qui serait intenable pour le pays, surtout en cas de chute du cours des hydrocarbures». Pour Mebtoul, «le déficit budgétaire prévu dans la loi de finances 2015 est déjà lourd avec plus de 52 milliards de dollars». Il estime de ce fait que «la seule solution à terme est l’augmentation de la productivité du travail pour éviter une dérive inflationniste et des tensions budgétaires que l’on comprime actuellement par la rente des hydrocarbures au moyen de subventions et transferts sociaux généralisés qui, selon le Premier ministre, représente 60 milliards de dollars». Sans une solution urgente, «les prévisions d’un taux de croissance de 7/8% horizon 2020 seraient une illusion», ajoute encore le docteur Mebtoul.
Meriem Sassi
 

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