Equipe nationale : Rachid Mekhloufi descend en flammes Raouraoua

Connu pour son franc-parler, Rachid Mekhloufi, l’ancienne gloire de l’équipe du FLN, légende vivante de l’AS Saint-Etienne et sélectionneur national lors du Mondial 1982, a sorti l’artillerie lourde contre la politique poursuivie par les responsables du football algérien qui consiste, entre autres, à faire appel, depuis une dizaine d’années au moins, aux joueurs émigrés évoluant en Europe au lieu d’encourager la formation locale. Dans un entretien accordé à But ! Saint-Etienne Mensuel, Rachid Mekhloufi, qui ne donne pas cher de la peau des Fennecs au Mondial brésilien, ne mâche pas ses mots. «Ça m’embête de dire des choses comme ça, mais j’estime que le football algérien doit s’en sortir tout seul. Il ne doit pas faire venir des garçons formés à l’extérieur. Nous avons des possibilités extraordinaires de faire un travail sérieux et programmé dans nos frontières. La Fédération a des moyens financiers et énormément de jeunes talentueux. Il faut qu’on apprenne à travailler en Algérie. Ce ne doit pas être la France qui nous envoie des joueurs formés chez eux, mais plutôt l’inverse», fulmine celui qui avait conduit la fameuse sélection algérienne, qui avait notamment battu la RFA des Muller et autre Rummenigge au Mondial espagnol de 82, avec des joueurs locaux. Mekhloufi met à l’index toute la politique de Mohamed Raouraoua, le président de la FAF, qui continue à faire venir des jeunes issus de la formation française. «Ça me fait râler que notre équipe nationale soit formée par des joueurs qui viennent de l’extérieur et dont certains ne connaissent pas l’Algérie. Quelle image on envoie à nos jeunes ? Aujourd’hui, les joueurs locaux sont complètement découragés. Désormais, ils savent que les portes de l’équipe nationale sont fermées. Donc, ils ne s’entraînent pas, ils ne sont pas sérieux.» Il pointe, ainsi, les ravages que cette politique d’« importation » de joueurs provoque sur la formation locale, aujourd’hui complètement délaissée. Mekhloufi ne manque d’ailleurs pas de rappeler que les meilleurs résultats de la sélection algérienne l’ont été avec des joueurs locaux sous la responsabilité d’entraîneurs locaux. «En 1982, quand on a été proches de se qualifier pour les 8es de finale de la Coupe du monde, on l’a fait avec des joueurs formés et éduqués chez nous. Les Madjer ou Belloumi, c’est ça ! Des garçons qui sont sortis de nos écoles.» Et lorsqu’on lui demande quelles sont les chances de la présente équipe nationale au Mondial brésilien, et si elle est capable de rééditer l’exploit de celle de 1982, Mekhloufi est tranchant dans sa réponse. «Non ! En 1982, c’était quelque chose de planifié, de solide… On avait une équipe de rêve. Sans les déclarations d’un politicien juste après notre victoire face à l’Allemagne, on aurait pu aller plus loin.»
Amine Sadek
 

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