La base du FLN presse le comité central de réunir les conditions pour éjecter Amar Saïdani

Les révélations d'Algeriepatriotique et du journaliste d'investigation français Nicolas Beau semblent avoir donné du tonus à l'action anti-Saïdani au sein du FLN. Les frondeurs, à leur tête Abderrahmane Belayat et Abdelaziz Belkhadem, reprennent du poil de la bête après avoir échoué en février dernier à obtenir l’autorisation nécessaire pour la tenue d’une session extraordinaire dont l’unique ordre du jour était la destitution du secrétaire général Amar Saïdani. Contacté par nos soins, Kassa Aïssi, porte-parole du mouvement anti-Saïdani, confirme en effet la reprise du processus de destitution de ce dernier. « Nous allons reprendre les consultations dès la semaine en cours avec les membres du comité central pour préparer la session extraordinaire », souligne-t-il, précisant que le processus de la remise sur les rails du FLN a été gelé à l’approche de la présidentielle pour permettre à l’ensemble des cadres du parti de mener campagne en faveur du président de la République. Les contestataires ont également préféré attendre la mise en place des institutions de l’Etat à travers l’investiture du président de la République avant de reprendre leur lutte. Maintenant que Bouteflika est officiellement président pour un nouveau mandat, les redresseurs du FLN se disent prêts à livrer l’ultime bataille contre celui qu’ils accusent d’avoir non seulement pris la direction du FLN par un coup de force, mais aussi, et surtout, d’avoir travesti le parti et écorché son image aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le groupe de Belayat exhibe à nouveau les signatures de 257 membres du comité central. A l’assaut de Belayat s’ajoute celui de Belkhadem, visiblement revigoré par son retour aux affaires en tant que ministre d’Etat et conseiller spécial du président de la République. Belkhadem a affirmé, faut-il le souligner, avoir signé la motion de destitution d’Amar Saïdani qu’il a vertement critiqué avant et pendant la campagne électorale. Ainsi, celui qui a été poussé à la porte en janvier 2013 est prêt à prendre sa revanche en participant activement au retour du parti à la légitimité organique et statutaire. La bataille s’annonce ainsi rude tant Saïdani semble encore bénéficier de la protection, dit-on, du chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd-Salah. Mais les frondeurs semblent plus que jamais déterminés à «rendre le FLN à ses authentiques militants», assure Kassa Aïssi qui parle de fortes pressions de la base militante afin d’accélérer le processus. «Nous sommes vivement interpellés par la base militante pour agir dans le sens du retour à la légalité et légitimité statutaire. Nous avons été destinataires de nombreux messages de militants et de cadres locaux du parti menaçant de se soulever eux-mêmes et à leur manière contre la direction illégitime actuelle si les membres du comité central n’agissent pas rapidement. Leur colère est grande surtout après avoir appris via la presse la fortune cachée d’Amar Saïdani à l’étranger», relève-t-il, précisant que «les militants FLN sont outrés par ces révélations et ne veulent plus entendre parler de ce trublion Saïdani. Ils refusent, en effet, que leur parti soit sous la botte de quelqu’un qui a obtenu une carte de résidence VIP auprès de l’ex-puissance coloniale que le FLN historique a combattu avec hargne et détermination». Kassa Aïssi considère que les dernières menaces de Saïdani de traduire les frondeurs devant la commission de discipline n’est que «diversion» et «fuite en avant». Selon lui, aucune requête n’a été transmise à cette commission. En tout cas, estime-t-il, les membres ne siégeront pas, car le président de la commission a été nommé par Saïdani et non élu par ses membres comme le stipulent les statuts du parti. Cela, ajoute-t-il, sans compter le fait que 257 membres du comité central réclament ouvertement sa tête. Pour lui, la crise au FLN ne va jamais être résolue sans la destitution de Saïdani.
Sonia B.
 

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