Masochisme ?
Par Meriem Sassi – L’indice de confiance des chefs d’entreprise, tous secteurs d’activité confondus, évolue dans la zone négative depuis une année. Un état de fait que le FCE, l’organisation patronale, explique par «l’existence d’un climat morose persistant». Pourtant, Réda Hamiani, qui a encore une fois béni la réélection de Bouteflika, a toujours mis en exergue la clairvoyance de Sellal, son pragmatisme et l’orientation économique de son Exécutif. Il a, en effet, maintes fois déclaré sa sympathie pour le gouvernement. «Nous voulons affirmer sans ambages que l’approche de M. Sellal nous paraît être la bonne. Elle est pragmatique, réaliste, éclairée par les avis des professionnels et porteuse de progrès économique pour notre pays», avait clamé Hamiani peu avant la réélection de Bouteflika pour un quatrième mandat. En abandonnant son rôle, en tant que dirigeant d’une entité de concertation et d’orientation des chefs d’entreprise censés créer des richesses et de l’emploi, Hamiani a entraîné le FCE dans une véritable impasse. Il a, par là même, donné carte blanche au régime de Bouteflika pour poursuivre sa politique d’importations tous azimuts, favorisant un marché informel toujours plus distendu, se nourrissant de corruption et de trafics en tous genres, au détriment de l’émergence d’une base économique pouvant sortir le pays de sa lourde dépendance aux hydrocarbures. Alors que les investissements locaux et étrangers sont au point mort, malgré les promesses de Bouteflika, que les recettes du pays tirées des hydrocarbures s’amenuisent du fait d’une conjoncture économique mondiale difficile, Hamiani fait le choix incongru de se fourvoyer dans un soutien politique au quatrième mandat, faisant jouer au FCE le rôle d’une simple organisation de masse et achevant d’engluer le secteur économique dans la gadoue, livrant ainsi le pays aux prédateurs locaux et étrangers. Le silence des puissances occidentales et leur soutien tacite à la réélection de Bouteflika ne sont qu’un indice parmi d’autres sur les risques qui guettent l’Algérie. Dans un tel climat délétère, notre pays risque de découvrir, dans les années qui viennent, que les scandales Sontarach et la gabegie de Khelil n’étaient rien face aux transactions qui se nouent déjà à l’ombre du nouveau mandat.
M. S.
Comment (10)
Les commentaires sont fermés.