Barakat : sévère réquisitoire contre Mohamed Kadi et Moêz Bencir

Le procureur de la République près de tribunal de Sidi M’hamed a fait un sévère réquisitoire contre les deux jeunes Mohamed Kadi et Moêz Bencir, arrêtés il y a quelques semaines lors d’une manifestation du mouvement Barakat à Alger. Après les avoir accusés d’attroupement non armé, le procureur a requis un an de prison ferme contre ces deux jeunes qui ont plaidé non coupables. Le parquet avançait comme preuve de leur lien avec le moment Barakat des appels téléphoniques effectués avec un membre de ce mouvement. Arrêtés par la police le 16 avril dernier, soit à la veille de l'élection présidentielle remportée par Abdelaziz Bouteflika, ces deux jeunes dont un Tunisien (Moez Bencir) ont affirmé n’avoir absolument aucun lié avec les manifestants, eux qui ont été interpellés de passage devant un salon de thé au moment du rassemblement fortement réprimé. Pour les avocats de la défense, les charges retenues contre les deux mis en cause ne tiennent pas la route. «Ce genre de poursuites judiciaires est une menace réelle contre les libertés et les droits de l'Homme en Algérie », a déclaré Me Mustapha Bouchachi à la presse qui s’insurge contre ce qu’il appelle d’aberration. Pour lui, les deux jeunes ont été poursuivis injustement, car il ne suffit pas d’être présent sur les lieux de la manifestation pour en être responsable. Cet ancien député qui a démissionné en dénonçant la docilité de l’Assemblée populaire nationale regrette que cette affaire fasse l’objet d’une instrumentalisation éhontée de la justice. Une instrumentalisation qui met à nu son manque «d'indépendance». L’audience a été particulièrement tendue. La police a usé de la force pour empêcher de nombreux jeunes venus soutenir les deux mis en cause et réclamer leur libération. Le tribunal va prononcer le verdict dimanche prochain. A rappeler que plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé la détention abusive de ces deux jeunes et demandé tout simplement leur libération. Parmi ces organisations, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) qui parle d’une «grave atteinte» aux libertés individuelles et aux droits humains.
Sonia B.
 

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