Révision de la Constitution : le général Khaled Nezzar sollicité pour prendre part aux consultations

Le général à la retraite Khaled Nezzar aurait été sollicité pour prendre part aux discussions sur la révision de la Constitution. Nous apprenons, par ailleurs, que l’ancien ministre de la Défense nationale n'a pas encore donné suite à cette invitation. Il faut rappeler que le général Khaled Nezzar «n'a pas du tout apprécié» le passage en force d’Abdelaziz Bouteflika lors de la dernière élection présidentielle, l’implication politique de l'Armée lors de cet évènement et la non-prise en compte de ses propositions qu’il avait présentées à la commission Bensalah, en mai 2011. Des sources indiquent qu’elles «doutent fort» que l’ancien membre du Haut Comité d’Etat puisse répondre positivement à l’invitation d’Ahmed Ouyahia. Le général Khaled Nezzar avait décidé de participer aux consultations qu’avait initiées le président Bouteflika au firmament du «printemps arabe». A cette date, le pouvoir en place, craignant une contagion, après les émeutes qui avaient marqué le pays en janvier 2011, promit des réformes politiques «profondes» par la voix du chef de l’Etat qui en fit le serment lors d’un discours à la nation. Croyant en la bonne foi de Bouteflika d’amorcer des changements sérieux pour préparer le transfert du pouvoir, plusieurs personnalités d’envergure et toute la classe politique avaient répondu présent à l’appel lancé par la commission présidée par Abdelkader Bensalah, le président du Sénat, secondé par le général Mohamed Touati, conseiller à la présidence de la République. Le général Khaled Nezzar avait expliqué sa participation à ces consultations par «l’engagement solennel du président de la République», considérant ces réformes comme un «dispositif fondamental» par lequel devait être «parachevé l’édifice institutionnel et législatif national». Le général Khaled Nezzar avait rappelé «la nécessité du passage du flambeau aux générations montantes», allusion à l’obligation pour Bouteflika de ne pas postuler pour un quatrième mandat. Khaled Nezzar avait estimé, au sortir de sa rencontre avec Bensalah, que «si l’enjeu consiste à déboucher sur une révision constitutionnelle qui consacrera effectivement l’Algérie parmi les pays dotés réellement d’un Etat de droit, je tiens à souligner publiquement que la portée historique d’une telle opération mérite que l’on saisisse la chance, quitte à prendre le risque d’être une fois de plus désabusé», mettant en garde contre un éventuel «non-aboutissement des aspirations» des citoyens vers «plus de liberté» et une «quête d’une meilleure gouvernance pour le pays». Une telle déception «ne constitue nullement un échec pour celui qui adhère ou qui croit, bien au contraire», avertissait le général Khaled Nezzar qui avait anticipé l’insuccès de ces consultations faute de sincérité. L’alternance au pouvoir, l’accès à chances égales aux instances délibérantes, aux exécutifs élus à tous les niveaux de l’autorité, avaient été posés comme préalable par l’ancien ministre de la Défense pour la réussite de toute réforme politique, à travers «la mise au point définitive des textes et leur approbation» qui «émaneront d’une instance ou d’un organe qui échappent à l’influence partisane». Khaled Nezzar avait également attiré l’attention de ses interlocuteurs sur la désaffection des citoyens peu enclins à participer aux élections : «S’il y a bien un domaine où l’autorité publique est handicapée par un déficit de crédibilité, c’est bien en matière électorale», avait-il souligné, tout en suggérant la mise en place «des mécanismes et des procédures rendant les scrutins irréprochables». Bouteflika a préféré suivre le chemin inverse.
M. Aït Amara
 

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