Le général Khalifa Haftar : «Mon objectif est de débarrasser la Libye des obscurantistes»

Dans une interview au journal saoudien Al-Charq Al-Awsat, parue mardi, l’ex-commandant des forces terrestres de l’armée libyenne, le général Haftar, affirme avoir préparé son opération, baptisée «Dignité libyenne» contre les milices islamistes depuis plus de deux ans et qu’il n’entend pas désarmer. Il révèle que sa prochaine étape sera Tripoli, et que le dénouement sera pour bientôt. Se disant conscient des enjeux internationaux de son entreprise, il sollicite «la compréhension» de la communauté internationale, tout en rejetant «toute intervention étrangère». Pour le général, l’arrestation d’une quarantaine d’hommes armés issus de différentes nationalités (afghane, pakistanaise, hongroise et même italienne) «prouve que ces groupes sont liés à des réseaux terroristes internationaux». Il explique que les islamistes libyens «ont recruté des centaines d’éléments étrangers et leur ont fourni des passeports libyens». «Ces groupes, dira-t-il encore, constituent un danger pour la Libye, mais aussi pour ses voisins. Ils ne veulent pas la construction d’une armée forte, d’une police forte ; tout ce qu’il veulent, c’est l’application de la charia». Il promet de nettoyer son pays de ces «obscurantistes» et «takfiristes». Pour lui, cela relève d’un «devoir patriotique». Ne comptant pas s’arrêter là, le général insurgé menace de présenter les hauts responsables du Congrès national (Parlement), du gouvernement et de la Confrérie des Frères musulmans en justice pour «crimes commis contre le peuple libyen durant la période de leur règne». Sûr de lui et de sa stratégie, il assure qu’il jouit d’un large soutien au sein de l’armée. Par ailleurs, il dit comprendre les problèmes que l’anarchie qui règne en Libye a dû provoquer aux pays du voisinage, citant l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie, «à cause du trafic d’armes et la libre circulations des groupes criminels». Interrogé s’il recevait de l’aide de la part de l’Egypte ou de l’Algérie, le général nie d’un bloc toute aide étrangère, et avoue même que ses hommes n’ont pas perçu leur solde depuis quatre mois. Il nie également tout contact avec Washington. «La région, dit-il, est ouverte à tous les services de renseignement du monde ; ils (les Américains) n’ont pas besoin de moi, ni de quiconque d’autre pour avoir des renseignements. Ils ont leurs propres moyens.» Sur une autre question, Haftar rappelle la réponse du général égyptien Al-Sissi au début de l’insurrection qui a emporté les Frères musulmans, en niant toute aspiration au pouvoir, mais il peut, à l'avenir, avoir un autre avis :  «Je n’hésiterai pas, dit-il, à répondre à l’appel de mon peuple».
R. Mahmoudi
 

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