Doutes et appréhensions sur la démarche du MCB-Bgayet

Dans une déclaration adressée à notre rédaction, le Mouvement culturel berbère de Bgayet (MCB de Béjaïa) se félicite du succès de l'action organisée le 19 mai dernier en commémoration des événements de mai 1981 et maintient sa principale revendication d’officialisation de l’identité amazighe «en tant que constante nationale», en annonçant d’ores et déjà la couleur en titre : «Ma ulac tamazghit, ulac, ulac !» (Rien n’est admis sans tamazight). Les auteurs de la déclaration reviennent sur cet événement, en estimant qu’«ensemble nous avons réaffirmé aussi notre volonté d’agir pour que notre jeunesse ne soit plus condamnée à vivre un destin fait de sacrifices, dont les horizons ferment les portes de leur liberté et de leur épanouissement». Née de l’appel de Tighremt, lancé fin mars dernier et signé par une trentaine d’anciens animateurs du MCB, dont des détenus du «Printemps berbère» d’avril 1980, cette nouvelle structure se réclame de l’héritage de ce mouvement historique, et entend réinvestir le terrain de la lutte, mais peine à convaincre tous les militants de cette mouvance d’y adhérer. D’aucuns soupçonnent les initiateurs de ce «MCB-Bgayet» de vouloir conduire le mouvement et relancer la revendication identitaire sur une voie purement politicienne, pendant que les partis ayant une présence en Kabylie redoutent carrément des velléités de manipulation par des cercles liés au pouvoir. Pour eux, cette démarche rappelle la fameuse ACB (Association citoyenne de Béjaïa) – il en existait une autre à Tizi Ouzou (ACT)-, créée à la veille des événements du printemps 2001, pour organiser une OPA sur la révolte juvénile qui s’était déclenchée.
Rabah Aït Ali
 

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