L’Algérie dépense plus en subventions de l’énergie qu’en éducation

L’Algérie occupe la seconde place des pays arabes les plus dépensiers dans la subvention énergétique par rapport au produit intérieur brut (PIB) derrière l’Irak, selon une analyse du Fonds monétaire international (FMI). L’institution financière a, en effet, consacré récemment toute une conférence régionale à Amman, en Jordanie, à l’examen des politiques étatiques de subvention massive des produits destinés aux populations, notamment l’énergie, dans les pays arabes et leur impact sur les autres secteurs prioritaires comme l’éducation et la santé. L’Algérie vient donc juste derrière l’Irak, le pays arabe qui dépense le plus pour la subvention des produits énergétiques, devançant l’Egypte, l’Arabie Saoudite, le Bahreïn et la Libye. Dans leurs recommandations, les experts qui ont participé à cette rencontre ne proposent, certes, pas la suspension des subventions, mais ils plaident pour un meilleur ciblage des dépenses publiques au bénéfice des couches réellement défavorisées, de sorte à consacrer les économies à d’autres domaines aussi vitaux. La directrice générale du FMI, la Française Christine Lagarde a, d’ailleurs, beaucoup insisté dans son intervention sur la réforme des subventions étatiques, tout en mettant en exergue l’importance de la transparence dans la gestion des fonds publics. «Vous ne pouvez être crédible que si vous êtes transparent et avez à rendre compte de l’emploi des fonds publics. C’est là le chemin incontournable vers la souveraineté et l’indépendance économiques», a-t-elle assuré. Ce sommet régional a aussi permis aux experts de différentes nationalités de mettre le doigt sur la nécessité d’améliorer la composition des dépenses publiques afin, expliquent-ils, d’assurer «plus d’équité, d’efficience et, en dernière analyse, une croissance plus inclusive» dans les pays de la région qui tirent l’essentiel de leurs revenus des hydrocarbures. L’ancien ministre de l’Economie et de l’Industrie du Liban, Nasser Saidi, a, d’ailleurs, abondé dans le même sens, soutenant qu’autant les subventions énergétiques absorbent une part considérable du budget des Etats autant elles ne font guère avancer les pays sur la voie du développement. «Nous dépensons plus en subventions qu’en éducation, or, nous avons la population la plus jeune de la planète, et celle qui augmente le plus vite», a-t-il précisé. Les participants à cette rencontre ont, par ailleurs, appelé à lutter contre la corruption et à améliorer la gouvernance dans les secteurs public et privé.
A. Sadek
 

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