Pourquoi Soltani décline l’invitation d’Ouyahia

L’ex-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a annoncé, dans un communiqué, qu’il n’ira pas aux consultations sur la révision de la Constitution que mène actuellement Ahmed Ouyahia. Soltani, fervent défenseur de l’entrisme politique, lui qui a plusieurs fois siégé au gouvernement, n’a pas pris cette décision volontairement, mais a été plutôt contraint de le faire, car sommé de choisir entre le pouvoir et le parti, a-t-on appris d’une source sûre. N’étant pas sûr d’être repêché par le pouvoir pour de hautes fonctions, Bouguerra Soltani a donc préféré se maintenir au sein du MSP que de prendre le risque de se faire éjecter au nom de la discipline partisane. Le refus catégorique du MSP de participer aux consultations sur le projet de révision constitutionnelle est tel que les membres du conseil consultatif, majoritairement acquis au président du parti, Abderrazak Makri, ne peuvent tolérer la moindre sortie des rangs, ajoute notre source. «Soltani allait donner son accord pour participer», a assuré notre source qui évoque des rapports tendus entre Soltani et la direction du parti. Bouguerra Soltani, qui a démenti les rumeurs sur son éventuelle participation en sa qualité de «personnalité nationale», a reconnu à demi-mot que l’unité du parti était bel et bien en jeu. Pour lui, il s’agit donc d’«une ligne rouge» à ne pas franchir. En insistant sur le fait que «les intérêts de l’Algérie doivent être placés au-dessus de tout calcul partisan, au-dessus des présidents de partis et au-dessus des Constitutions», Soltani exprime indirectement sa désapprobation de la décision prise par le bureau national de boycotter ces consultations. D’ailleurs, il n’a pas manqué de souligner dans sa déclaration que cette décision n’est pas du Coran et qu’elle pouvait bien être remise en cause par les instances suprêmes du parti, à savoir le conseil consultatif. Visiblement la mort dans l’âme, Soltani se soumet à cette décision et appelle dans ce sillage tous les cadres et les militants du parti à «prendre leur responsabilité envers leur pays et leur nation». Cela tout en s’excusant de n’avoir pas pu honorer l’invitation d’Ouyahia à participer à ces consultations, boudées par des personnalités très influentes et les partis de l’opposition.
Rafik Meddour
 

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