Nouveaux rebondissements dans l’affaire du détournement de la publicité distribuée via l’Anep

L’affaire de l’Anep, révélée par Algeriepatriotique il y a plusieurs mois, connaît de nouveaux rebondissements. Nous venons d’apprendre, en effet, que l’ancien directeur du centre de la communication et de la diffusion (CCD), le colonel Fawzi, n’est pas autorisé à quitter le territoire national. Cet ex-officier du DRS, relevé de ses fonctions pour sa gestion intéressée du dossier de la presse dans son aspect publicitaire, s’était octroyé des prérogatives qui allaient bien au-delà de la mission qui lui était échue à la tête de ce centre qui relevait du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). L’enquête diligentée par les services compétents avance, apprend-on, et le colonel Fawzi devrait être bientôt présenté devant les juridictions spécialisées – sans doute le tribunal militaire de Blida. Depuis le transfert du CCD sous la coupe de la Direction de la communication, de l’information et de l’orientation (DCIO) du MDN, cette instance n’a plus la haute main sur la publicité institutionnelle qui a servi, depuis le milieu des années 1990, de moyen d’enrichissement illicite pour certains responsables véreux. L’enquête ne devrait, d’ailleurs, pas s’arrêter à la seule période durant laquelle le colonel Fawzi a dirigé le CCD. Algeriepatriotique avait révélé que plusieurs centaines de milliards avaient été détournés via la publicité légale des collectivités locales et des entités économiques publiques obligées de passer par l’Agence nationale d’édition et de communication (Anep) pour faire paraître leurs annonces sur les différents supports médiatiques. Une décision avait été prise, il y a un certain temps, de réduire le nombre de publications pour, en théorie, éliminer les journaux parasitaires qui ont connu une prolifération exponentielle ces dernières années, au point que le nombre de quotidiens avoisine les 130 et dont une grande majorité ne répond à aucun critère d’audience ou de commercialité, nonobstant le tirage, puisque même des journaux à très grand tirage ont cumulé des dettes astronomiques qui se chiffrent à plusieurs centaines de milliards de centimes. Le nouveau ministre de la Communication avait affirmé, dès son installation, qu’il allait mettre de l’ordre dans la corporation de façon prioritaire. La suspension de plusieurs journaux pour défaut de paiement de leurs dettes dues aux imprimeries de l’Etat est une première mesure radicale que Hamid Grine a prise, suite à une situation héritée, justement, de la gestion catastrophique de ce secteur par l’ancien directeur du CCD dont on dit qu’il n’a reçu l’aval d’aucune autorité, encore moins de sa hiérarchie, pour régner en maître absolu au cœur du secteur de la presse, créant des titres à tout-va et distribuant la manne publicitaire au prorata des parts et portions. Un certain nombre de directeurs de journaux ont profité de ce système rentier et beaucoup d’entre eux continuent de bénéficier de cette rente dont ils se servent personnellement grâce au caractère juridique de leurs publications, éditées par des entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (Eurl). Il suffit de consulter l’ours de ces journaux pour s’en rendre compte.
M. Aït Amara

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