Cherté du transport vers l’Algérie : le CCTA répond à Amar Ghoul

Dans une déclaration adressée à la rédaction, le Collectif contre la cherté du transport vers l’Algérie (CCTA) réagit à l’annonce faite par le ministre des Transports, Amar Ghoul, de réductions allant jusqu’à 50% sur le prix des billets d’avion et bateau, de et vers l'Algérie, durant la période allant de juin à septembre, sur les lignes assurées par les compagnies nationales Air Algérie, Tassili Airlines et Algérie Ferries (ENTMV). Le collectif écrit que «c’est avec un profond sentiment de moquerie que la diaspora algérienne installée en France a accueilli cette mesure», qualifiée de «supercherie ministérielle» et de «farce», en se référant à une mesure similaire déjà prise en 2009 par Djamel Ould Abbès, alors ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger. Le CCTA considère que, cinq ans plus tard, «le problème n’est toujours pas réglé». Tirant à boulets rouges sur le ministre, le CCTA affirme que «chacun sait que les déclarations de M. Ghoul ne sont que des manœuvres politiques et médiatiques qui ne visent qu’à calmer temporairement la colère croissante de la diaspora». Et d’ajouter : «Monsieur le Ministre n’a toujours pas compris, ou fait semblant de ne pas comprendre, que la situation du transport est grave et chaotique, et seul un véritable "plan Marshall" du transport algérien pourra régler définitivement le problème.» Ce collectif y voit de simples «effets d’annonce qui ne cherchent qu’à camoufler une gestion chaotique des compagnies Air Algérie et Algérie Ferries», comparées à des «canards boiteux qui ne survivent qu’à coups de subventions étatiques». Les auteurs de la déclaration demandent un audit d’Air Algérie et de l’ENTMV, ainsi que «l’ouverture réelle» à la concurrence des espaces aériens et maritimes algériens qui, selon eux, ne doit plus rester «un tabou». Car pour le CCTA, «les arrangements avec les pseudo-concurrents ne créent pas les conditions d’une véritable concurrence et empêchent l’émergence du juste prix du billet». Par ailleurs, le collectif se demande si Air Algérie doit continuer à être gérée comme «une entreprise familiale» ou un «club de privilégiés financés par l’argent public et les économies durement épargnées par les classes populaires algériennes des deux côtés de la Méditerranée». Pour rappel, le CCTA a appelé à un rassemblement devant l’agence Air Algérie à Paris le 14 juin prochain, pour dénoncer la cherté du transport vers l’Algérie.
R. Mahmoudi
 

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