Mondial : affrontements entre manifestants et police à Sao Paulo

La Coupe du monde de football est sérieusement compromise, même si rien ne pourra empêcher son déroulement. Les Brésiliens hostiles à l’organisation de cet événement sportif mondial dans leur pays ont mis leur menace à exécution, à quelques heures seulement de la cérémonie d’ouverture du Mondial-2014. Ce jeudi, des affrontements ont éclaté à Sao Paulo entre forces de l'ordre et manifestants en colère contre le gouvernement de leur pays. La police a tiré des grenades assourdissantes pour disperser une centaine de manifestants qui s'étaient rassemblés pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme un gaspillage d'argent public, rapportent les correspondants des agences de presse sur place. Le groupe de manifestants tentait de couper la circulation sur une des artères menant au stade de Sao Paulo, où le Brésil affronte la Croatie en match d'ouverture de la Coupe du monde. De nouveaux incidents ont éclaté dans le même secteur deux heures plus tard, des manifestants tentant de se regrouper à nouveau. La police a fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes également. Six personnes ont été blessées, parmi lesquelles un journaliste travaillant pour le compte de la chaîne de télévision américaine CNN qui couvrait la manifestation. Depuis un an, l'ampleur des coûts liés à l'organisation de la Coupe du monde, qui se chiffre à plusieurs milliards d'euros, est dénoncée par une grande partie de la population brésilienne dont la colère se résume par le slogan «un professeur vaut plus que Neymar», joueur de la sélection brésilienne. La présidente Dilma Rousseff, qui briguera un second mandat en octobre, a défendu pour sa part les dépenses induites par la Coupe du monde et argué que les investissements dans les stades mais aussi les infrastructures de transports seraient bénéfiques pour le Brésil. Des manifestations et des grèves sont prévues dans les douze villes hôtes du tournoi. Beaucoup souhaitent que la prise de conscience des citoyens brésiliens soit le déclic qui mettra fin au diktat de l’argent dans le football, dominé par les multinationales et les grands médias internationaux qui ont en dévoyé la vocation originelle, celle de réunir les peuples autour d’un jeu. La crise économique mondiale a fait naître chez de larges franges de populations déshéritées et laissées pour compte un sentiment d’injustice, eux souffrant le martyre tandis qu’une poignée de privilégiés brassent des milliards de dollars dans un système mondial biaisé où l’effort et l’intelligence sont dépréciés au profit du lucre et du luxe.
Lina S./Agences

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