Selon une évaluation de l’Union européenne : l’Algérie finance des projets dénués de perspectives

Des cadres de la fonction publique, des représentants d'organismes publics et d'associations professionnelles se réuniront du 16 au 18 juin prochains à Alger, pour débattre des résultats d'une évaluation des politiques et mesures prises par l'Algérie en faveur des PME, nous apprend un communiqué de la Délégation de l’Union européenne à Alger. Conduite par l'Union européenne, l'OCDE, la Fondation européenne pour la formation et la Banque européenne pour l'investissement, l'évaluation a identifié des domaines où des progrès sont à réaliser. Parmi ceux-ci figurent l'amélioration des compétences des entreprises et l'innovation, indique le communiqué. Ces questions seront approfondies les 17 et 18 juin à travers une formation qui sera organisée dans le cadre d'un projet régional étalé sur la période 2014-2017, visant à l'amélioration des politiques en faveur des PME dans la région sud de la Méditerranée. Le séminaire qui se déroulera à Alger du 16 au 18 juin, vise, en premier lieu, à présenter les résultats de l’évaluation des politiques et mesures en faveur des PME appliquées en Algérie. Menée en 2013 dans le cadre du processus de coopération industrielle euro-méditerranéenne, l'évaluation se base sur le Small Business Act pour l'Europe, le document de référence utilisé en Union européenne pour promouvoir les PME. En ce qui concerne l’Algérie, l'évaluation européenne reconnaît la «volonté de diversification économique» qui s'est exprimée au cours des cinq dernières années au travers de «politiques proactives de développement du secteur privé», précise le communiqué de la Délégation de l’Union européenne à Alger. «Dans le cadre de ce processus, le pays a alloué des ressources importantes à la promotion de l’entrepreneuriat et au soutien des PME», précise encore le communiqué, qui ajoute que «de nombreux éléments essentiels à la création d’une politique globale en faveur des PME sont à présent en place et des progrès significatifs ont été réalisés depuis une évaluation de même nature conduite en 2008». L’évaluation note, néanmoins, qu’il «reste des défis importants à relever, en particulier en ce qui concerne la coordination interinstitutionnelle et la définition de lignes directrices stratégiques». Selon les auteurs de ce rapport sur l’Algérie, «les services de l'Etat ne disposent que d’une information réduite sur les besoins des entreprises privées». Concernant les fonds pour soutenir les nouveaux entrepreneurs et les entreprises nouvellement créées, «ils sont conçus sous la forme de subventions ou de bonifications d'intérêt suivant un mécanisme de sélection qui reste à améliorer pour éviter de financer des projets dénués de perspectives économiques et pour ne pas retarder le développement d’un secteur financier et bancaire davantage basé sur le marché», note encore l’évaluation. «Par ailleurs, ajoutent les rédacteurs du rapport, si l'évaluation indique l'existence d'un nombre important de politiques et d'initiatives en faveur des PME, les données sur leur degré de mise en œuvre, leur efficacité et leur impact demeurent très limitées, ne permettant pas de savoir si leur suivi est suffisamment assuré».
Sarah L.

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