Abdelghani Hamel à partir de Rome : «Les rançons renforcent les capacités destructives des terroristes»

Dans son intervention aux travaux de la troisième conférence des directeurs généraux de police et de sécurité des pays partenaires du voisinage sud de la Méditerranée, Euromed Police III, le patron de la DGSN a exposé l’expérience des services de police algériens en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme. Abdelghani Hamel a, d’emblée, mis en exergue la menace «à caractère transnational» que représente le fléau du terrorisme, aggravée par ses connexions avec divers formes de crime organisé, «ce qui constitue une préoccupation sécuritaire majeure, de par son impact sur la paix et la sécurité internationales et sur le développement durable». Le directeur général de la Sûreté nationale a, par ailleurs, précisé que l’Algérie avait mis en place, dès les premières manifestations de ce phénomène dans les années 1990, une stratégie nationale de lutte contre l’action subversive et terroriste, «qui a connu une amélioration graduelle et progressive, avant même l’adoption de la stratégie mondiale antiterroriste adoptée par l’ONU en 2006». Dans son exposé, Hamel a mis l’accent sur le dispositif juridique antiterroriste mis en place par l’Algérie «en conformité avec l’ensemble des instruments internationaux pertinents ratifiés par notre pays». Il a évoqué, dans ce contexte, l’impact de la loi sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, en précisant que cette disposition «a permis d’assurer le retour à la paix civile, de restaurer la cohésion sociale et de promouvoir le développement économique et social». Autre facteur analysé : le traitement des sources idéologiques du terrorisme et la lutte contre le discours provocateur extrémiste qui, selon le DGSN, «influent potentiellement sur les catégories les plus vulnérables et moins résilientes». Il a évoqué les efforts déployés par l’Algérie dans les domaines d’orientation religieuse et culturelle favorisant, selon ses termes, «les principes de tolérance, de paix et de protection des libertés et des droits de l’Homme, et, partant, l’affaiblissement des capacités de nuisance des terroristes et le discrédit de leurs actions d’endoctrinement et de radicalisation». Abordant l’action des services de police en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme, Hamel a rappelé que celle-ci s’inscrivait dans la stratégie nationale de lutte placée sous l’autorité du haut commandement de l’ANP. Evoquant la menace terroriste au niveau du Bassin méditerranéen, l’intervenant a mis en garde contre la persistance de l’instabilité dans les régions du Sahel et du Maghreb. Enfin, le DGSN a rappelé la position de l’Algérie sur le versement des rançons au groupes terroristes contre la libération d’otages, ce qui leur permet à de «renforcer leurs capacités destructives», a-t-il affirmé.
R. Mahmoudi