La CGEA réclame une enquête sur des concessionnaires automobiles

La Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) a exprimé, aujourd'hui samedi, dans un communiqué, sa colère devant l’absence de prestations de services après-vente censées être fournies, comme cela est prévu par la loi, par les concessionnaires automobiles, notamment en ce qui concerne la maintenance et la fourniture des pièces de rechange. Ce qui, selon l’organisation patronale, induit des immobilisations de camions pendant plusieurs jours et se répercute négativement sur les investissements des sociétés concernées. La CGEA pointe, de manière particulière, deux concessionnaires parmi les plus importants sur le marché algérien, et tient à attirer l’attention des autorités concernées sur «des pratiques illégales en violation du décret exécutif n°07-390 du 3 Dhou El Hidja 1428 correspondant au 12 décembre 2007 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de commercialisation de camions lourds, de véhicules neufs par les concessionnaires concernés par cette activité». Se référant, dans son communiqué à l’article 05 du décret présidentiel en question, la CGEA assure que de nombreux adhérents de l’organisation «se plaignent du non-respect» de cette réglementation qui stipule, notamment, que «les agents économiques exerçant les activités de concessionnaire, distributeur agréé et revendeur agréé doivent disposer de pièces de rechange et accessoires d’origine pour la prise en charge de la garantie et du service après-vente» des véhicules et camions lourds par leurs soins. «Or, indique la CGEA, il est constaté, à titre d’un exemple, que ceux qui ont acquis des camions de deux marques n’ont pas été pris en charge par ce concessionnaire, ni en maintenance ni en fourniture de pièces détachées». La CGEA cite également le cas d’autres opérateurs membres de l’organisation ayant acquis des remorques auprès d’une autre marque, «laquelle a refusé catégoriquement la prise en charge en maintenance, et ce, en dépit de l’article 33 dudit décret». «Le concessionnaire est tenu d'assurer le service après-vente par un personnel ayant les qualifications techniques et professionnelles requises. Le service après-vente doit comporter notamment les révisions périodiques couvertes par la garantie, la maintenance des véhicules, la vente de pièces de rechange et d'accessoires d'origine», stipule, pourtant, le cadre réglementaire, rappelle la CGEA. Pour cette dernière, «l’immobilisation des camions découlant de ces pratiques est supportée par les seuls acquéreurs qui demeurent confrontés à une situation financière négative quant à leur investissement et quant à la position illégale du concessionnaire en violation d’un agrément, accordé par un plan de charge auquel le concessionnaire est soumis». Selon l’organisation patronale, même les bénéficiaires du dispositif Ansej sont victimes de tels agissements des concessionnaires de matériels lourds. «Ceux qui ont acquis des véhicules lourds n’ont pas été pris en charge immédiatement par la maintenance ou tout au plus demeurent en attente d’acquisition de pièces détachées et subissent des immobilisations très longues de sorte que les délais de garantie, surtout pour ceux qui ont investi à travers l’Ansej, se retrouvent rétrécis dans le cadre de la rentabilisation de l’investissement», déplore, en effet, la CGEA. L’organisation patronale estime «urgent» que les autorités concernées, surtout chargées de veiller au respect des cahiers des charges souscrits dans le cadre du décret présidentiel, «puissent agir à travers une enquête approfondie et arrêter les sanctions qui s’imposent» car, d’après elle, «dans le fond, ce n’est pas seulement les investisseurs qui sont concernés par ces pratiques, mais bien aussi de simples citoyens, et il y a lieu aussi de relever que ces opérateurs violent sciemment les dispositifs du décret par lequel ils sont autorisés à exercer leur activité». A relever que ce type de pratiques dénoncées par la CGEA n’est pas l’apanage des concessionnaires de poids lourds, mais est légion, y compris chez les autres représentants de marques de véhicules de tourisme. La situation dure ainsi depuis bien longtemps, sans que les autorités daignent bouger le petit doigt, malgré les nombreuses protestations des citoyens. C’est dire que c’est là la première fois qu’une organisation dénonce tout haut ce que beaucoup de personnes pensent tout bas.
A. Sadek
 

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