Oxford Business Group plaide en faveur de l’intégration maghrébine

Le cabinet international Oxford Business Group (OBG) a plaidé, dans une nouvelle analyse consacrée aux économies des pays du Maghreb, pour une intégration «plus étroite» qui offrirait «des avantages non négligeables, étant donné le poids des économies de la région». Dans cette contribution au débat sur l’intégration maghrébine, OBG a mis en exergue les avantages économiques et sociaux que les Etats de la région peuvent tirer d’un tel processus, car, explique le cabinet, «les pays du Maghreb, forts d’une population totale d’environ 90 millions de personnes, pour la moitié âgées de moins de 30 ans, disposent d’un vivier important d’employés potentiels pour les industries à forte main d’œuvre». Pour Oxford Business Group, la région jouit également d’une consommation qui évolue à la hausse, tirée par des taux de croissance «qui ont oscillé ces dernières années entre 2,6% et 5,7% pour l’Algérie et le Maroc, les deux plus grandes économies». Le cabinet constate que «cela a entraîné une hausse de la demande d’énergie, entre autres». Cependant, ajoute OBG, la région «peut se prévaloir de sources énergétiques variées, parmi lesquelles on peut citer des taux élevés d’ensoleillement, parfaits pour la production d’énergie solaire et de très importantes réserves de pétrole et de gaz». Un tel constat fait dire aux rédacteurs que les perspectives de croissance intrarégionale «sont considérables vu le potentiel économique de ses Etats membres», qui repose, précisent-ils, «sur des sous-sols riches, renfermant de vastes réserves minérales, pétrolières et gazières, et des conditions démographiques propices, ainsi que sur un secteur manufacturier et une industrie de services de bonne taille». OBG estime, toutefois, que «le commerce intramaghrébin est encore loin de donner la pleine mesure de ses capacités ». Le cabinet en veut pour preuve les conclusions contenues dans une étude de la Banque mondiale datée de 2006 : la faible intégration régionale au Maghreb avait pour conséquence une perte de recettes commerciales potentielles de l’ordre de 2% à 3% du PIB régional chaque année. Et si le volume des biens exportés au sein du Maghreb, tous pays confondus, a progressé rapidement, passant de 1,5 milliard de dollars en 2001 à 7,6 milliards de dollars en 2011, leur proportion reste infime comparée au volume total d’exportations de la région, qui s’élève à 170,6 milliards de dollars, indique le cabinet. Ce dernier établit une comparaison avec les autres entités économiques régionales pour démontrer que beaucoup de chemin reste à faire pour les pays d’Afrique du Nord avant d’aboutir à une intégration économique proprement dite. En effet, les volumes des échanges intrarégionaux représentaient 3% du commerce annuel des pays du Maghreb en 2008, alors que dans l’UE, ceux-ci représentaient 63,3% des échanges commerciaux, et dans l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, 24,6%. La région se fait même distancer par d’autres pays africains dans ce domaine, et d’autres organisations régionales, telles que la Communauté d’Afrique de l’Est, qui affichent des volumes d’échanges intrarégionaux à hauteur de 13% de leur commerce total. Et si OBG estime que «le manque de consensus politique a constitué un obstacle majeur», il ne manque pas de citer «un certain nombre de barrières autres que politiques» à cette intégration entre les Etats maghrébins, tant souhaitée par les peuples de la région. Il s’agit, d’après OBG, notamment des réseaux de transport insuffisants, des coûts de transport élevés et l’absence d’une chaîne de valeur intégrée.
Amine Sadek
 

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