Les Algériens achètent 5,3% des biens immobiliers haut de gamme à Paris en une seule année

Malgré la flambée des prix de l'immobilier dans la capitale française, les acquisitions par des Algériens d’appartements anciens, parfois hors de prix pour les citoyens français, sont en hausse en 2013. Ainsi, les informations ayant filtré sur les biens acquis en France par Amar Saïdani et consorts ne sont apparemment que la partie visible de l’iceberg, puisque nos concitoyens talonnent les Italiens et les Américains sur ce marché, et sont ex aequo avec les Britanniques. Selon une enquête publiée par un site français spécialisé dans l’immobilier, intitulée «Les quartiers prisés des étrangers : étrangers à Paris, où vivent-ils ? Qui sont-ils ?», la part des acquéreurs algériens est de 5,3% et les plus fortunés d’entre eux achètent des résidences dans l'hypercentre parisien. Comment les Algériens ont-ils pu s'aligner sur les Britanniques ? D'où vient l'argent de ces acquisitions réalisées en une seule année ? Selon les détails livrés par le site français, «la clientèle fortunée se positionne essentiellement sur des produits d'exception très haut de gamme, au-delà de deux millions d'euros». C’est justement le prix payé par le secrétaire général du FLN pour un bien situé à Neuilly-sur-Seine. Il est à rappeler qu’Algeriepatriotique avait «recensé», dans un précédent article, deux appartements de haut standing appartenant à Amar Saïdani dans deux quartiers cossus de la capitale française, le premier, sis au 15, boulevard Victor Hugo à Neuilly-sur-Seine, disposant d'une superficie de plus de 100 m2, et le second situé non loin du quartier de La Défense, au 36, résidence Belle Rive. Un appartement qui a dû coûter entre huit cent mille et un million d’euros. Le total des biens immobiliers du secrétaire général du FLN en France avoisinerait ainsi les trois millions d’euros. L’information publiée par le site français sur les biens luxueux achetés par les Algériens réactualise les données sur ce dossier qui cache certainement nombre de scandales liés à la corruption, puisqu’il concerne uniquement l’année 2013, et donne un aperçu de l’étendue du phénomène et de la poursuite des placements souvent douteux à l’étranger. L’impunité qui continue de caractériser les affaires avérées de corruption et détournements de l’argent public encourage-t-elle les cercles mafieux à faire fructifier leurs investissements immobiliers à l’étranger ? Sinon, comment peut-on justifier l’augmentation du phénomène ? D’où viennent ces millions d’euros servant à l’acquisition des biens immobiliers d’exception en France et dans d’autres pays européens ? Comment ces transferts peuvent-ils être effectués alors que la loi est rigoureuse ? Les transferts de fonds sont en principe très encadrés et soumis à un contrôle strict de la Banque d’Algérie. Les acquéreurs sont-ils des hommes d’affaires, des cadres de l’Etat ou des politiques ? Ces sorties de fonds sont-elles contrôlées ? Ces mouvements de fonds ne sont-ils pas liés à des affaires de pots-de-vin, de commissions occultes et de corruption ? La justice algérienne a-t-elle les moyens de se saisir de ce dossier ? Ces biens sont-ils recensés par les autorités algériennes ? Autant de questions qui s’imposent face aux informations sur des achats immobiliers en hausse à l’étranger, des indices inquiétants qui laissent deviner l’ampleur des détournements mafieux de l’argent public et le placement de fonds à l’étranger par des circuits informels.
Meriem Sassi
 

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