Algérie : comment sortir du marasme mortel ?

Au lieu, comme le promettaient les aventuriers du clan présidentiel, qui ont imposé au pays, par la force et la fraude massive, leur candidat, dans l'incapacité physique, mentale et morale d'assumer correctement ses lourdes charges, de sortir l'Algérie du profond marasme où elle se débat, depuis des années déjà, la mascarade du 17 avril 2014 l'a plutôt plongée dans un «coma politique» gros de tous les risques pour la cohésion, la stabilité, la sécurité et l'unité nationales. Elle a, bien au contraire, accentué l'isolement et la mise en quarantaine, sur les plans interne et externe, du clan présidentiel, dont l'opposition a rejeté les propositions de dialogue pour aboutir éventuellement à un gouvernement et à une Constitution de consensus. La parodie d'élection présidentielle du 17 avril 2014 va nécessairement engendrer une parodie de référendum sur une Constitution, dont le véritable objectif serait la proclamation d'une amnistie générale pour les crimes économiques commis depuis 1999 par les membres du clan présidentiel, qui sont impliqués dans de nombreux scandales de corruption. L'Algérie, dont la «bonne santé» financière – essentiellement due au renchérissement des prix des hydrocarbures, qui constituent la quasi-totalité des exportations algériennes – n'est que l'arbre apparemment sain qui cache la forêt malade, est rendue plus vulnérable que jamais par la politique chaotique du gouvernement, essentiellement fondée sur l'improvisation, l'immobilisme et la propagation exponentielle de maux et fléaux sociaux destructeurs, qui minent aujourd'hui sérieusement le pays. En tout état de cause, l'hallali lancé par une opposition politique et une société civile, de plus en plus performantes, sous toutes leurs formes, contre un gouvernement multidéfaillant, qui pratique une fuite en avant suicidaire, présage de temps durs à venir, que des personnalités politiques comme Mouloud Hamrouche et beaucoup d'autres, qui ne cachent pas leur volonté de sauver le système, dont ils sont les produits reconnaissants, en sacrifiant les prédateurs cupides et obstinés du clan présidentiel, déclarent vouloir épargner au pays. Seront-ils entendus à temps par la majorité de leurs concitoyens et les différents acteurs de la scène politique et sociale algérienne ?
Rabah Toubal
 

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