Place aux soucis quotidiens
Par Kamel Moulfi – Ces dernières semaines, tout dans l’actualité a contribué à faire oublier aux Algériens leurs préoccupations sociales pourtant pressantes comme le logement, l’emploi, le pouvoir d’achat, l’école… Les informations qui ont focalisé l’intérêt des médias ont été même suffisamment dramatiques pour rendre indécente l’idée de penser aux problèmes domestiques quotidiens. Sur la scène internationale, c’est la guerre déclenchée par l’entité sioniste contre Ghaza, depuis plus de trois semaines, avec son lot de morts qui dépassent maintenant le millier, et dans notre proximité, le gros fait divers, intervenu plus récemment, constitué par l’accident du vol d’Air Algérie Ouagadougou-Alger, qui a pris lui aussi une dimension internationale du fait des nombreuses nationalités des passagers et des membres l’équipage, dont aucun n’a malheureusement survécu. La trêve sociale avait déjà commencé avec la Coupe du monde, qui a retenu l’attention de toute la population tant que les Verts étaient dans la course, puis ensuite le Ramadhan, mois propice à la léthargie et entièrement tourné vers la consommation. Les autorités ont eu un répit dont ils avaient certainement besoin, mais rien n’indique qu’il a été mis à profit pour le règlement des problèmes, il n’a servi qu’à reporter les échéances cruciales et à les repousser vers la rentrée qui se profile déjà avec la fin du Ramadhan. Une fois les fêtes de l’Aïd passées, le pays retrouvera son contexte habituel de pré-rentrée. Le ton est donné par l’information sur le limogeage du président-directeur général de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, dans des conditions d’opacité qui ont facilité le développement des rumeurs autour de ce fait, notamment sur les causes qui seraient liées à la baisse de performances de cette entreprise qui pourvoit, faut-il le rappeler, à tous nos besoins. On pense immédiatement à la dépendance aux recettes de ventes des hydrocarbures et au retard pris par la mise en place de l’économie hors hydrocarbures qui reste à l’état de slogan. Un coup d’œil aux dernières statistiques du commerce extérieur suffit à rappeler le caractère urgent de cette alternative. Et s’il fallait un argument massue supplémentaire : les prévisions de récolte céréalière en forte baisse cette année.
K. M.
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