Sortir le député ou l’Algérie de la crise ?

D’abord, des questions. Des questions sans réponses. Ne serait-ce que les élus qui seront qualifiés de «politiques» et qu’on désigne par la classe politique ? Y a-t-il un certain niveau de la hiérarchie à partir duquel tous les postes au-dessus sont «politiques» ? Serait-il possible ou normal qu’un Premier ministre qui n’émarge dans aucune formation politique soit perçu comme incolore politiquement au moment où l’opposition affirme qu’il y a une crise politique ? Serait-il en conséquence crédible (pour l’opposition) quand il tente alors d’identifier les causes politiques de l’entretien des crises politiques ou qu’il tente de convaincre qu’il n’y a pas de crise politique ? On a réussi à politiser les fonctionnaires et à fonctionnariser la politique. La classe politique doit-elle être l’émanation des partis politiques ? Il est souvent dit que l’administration est une force non politique, mais agit pour le compte du pouvoir en place. Ça aussi c’est l’opposition qui le soutient. Un programme d’action d’un gouvernement peut-il revêtir une coloration politique ou une coloration «sans coloration politique déclarée». Il y en a qui disent que l’Algérie excelle à se mettre en situation de crise, et qu’elle œuvre à en minimiser la profondeur pour la maintenir à un niveau gérable. Que peut-il être retenu des discours partisans, toutes colorations politiques confondues, en matière de sortie de crises, quand il apparaît une certaine inhibition à expliquer et détailler les différents éléments constitutifs de leur vision pour le pays ? Il fut un temps où, pour ce qui concerne les sorties de crise, c’étaient les partis qui étaient constamment attendus sur les grands axes dont ils devaient nous détailler les méthodes qu’ils auraient définies. Il ne faudrait pas qu’à la confusion ils en ajoutent d’autres. Le fait même qu’il y ait eu une élection plurielle ne milite pas fatalement en faveur de la promotion de la thèse selon laquelle il n’y a pas une crise politique. La confusion existe dans l’identification des causes de la crise et de la nature de la crise. Aux différentes crises, il est apparu que les réponses d’urgence sont estimées inappropriées et d’ailleurs tardives, et surtout que se bousculent trop de problèmes dus aux mutations non accompagnées dans un contexte où il n’y a pas de pôle de puissance politique dans le champ politique. Il y en a beaucoup qui estiment que la démocratie est réellement en péril dans les deux chambres parlementaires à la fois par l’étouffement des consciences des parlementaires qui privilégient constamment la soumission aux instructions, quand bien même que celles-ci soient contraires à leurs convictions et par l’application du principe majoritaire qui condamne l’opposition à son impuissance.
Bachir Medjahed
 

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