Fièvre aphteuse : le ministère rassure les éleveurs

L’Etat n’abandonnera pas les éleveurs de bétail. Le ministère de l’Agriculture assure que les pertes causées par la maladie de la fièvre aphteuse seront supportées par le gouvernement qui va indemniser les éleveurs, même dans le cas où ils n’ont pas assuré leur cheptel. Pour le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Fodhil Ferroukhi, il y va de l’avenir de la filière. Selon lui, l’éleveur n’a pas de soucis à se faire. L’indemnisation sera de 100% pour tout bovin atteint du virus de la fièvre aphteuse, a-t-il indiqué, précisant dans ce sillage que 80% du prix réel du marché sont octroyés directement par le ministère. Les 20% restants seront versés à l’éleveur après abattage et vente de la viande. Ce haut responsable au ministère de l’Agriculture invite cependant les éleveurs à assurer systématiquement leur cheptel auprès de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) qui propose plusieurs produits pour aider les agriculteurs à éviter les pertes induites par les catastrophes naturelles ou des maladies. Il estime que les agriculteurs de manière générale n’ont pas de culture de l'assurance, et ce, malgré la disponibilité de plusieurs produits. Il affirme que le ministère de l’Agriculture œuvre à développer ce secteur à travers une sensibilisation des agriculteurs et la mise en place de mécanismes économiques modernes. Car l’Etat ne pourra pas continuer à prendre en charge les pertes des agriculteurs, alors qu’il y a l’assurance qui est faite pour cela. Il assure par ailleurs que la production de lait en sachet n’est pas affectée par la maladie, car il y a suffisamment de stocks de poudre de lait importée même si la production de lait cru estimée à 800 millions de litres en 2013 va reculer. La fièvre aphteuse n’a pas eu d’impact sur la qualité et le prix de la viande, souligne-t-il. Autrement dit, les Algériens peuvent consommer de la viande rouge sans aucun risque, la qualité étant garantie par l’Etat qui contrôle tous les abattoirs. Le risque d’une propagation de la maladie au cheptel ovin est totalement écarté. Cette maladie a touché 18 wilayas, avec 192 foyers déclarés. 1,6 million de bovins, sur les deux millions comptabilisés, ont été vaccinés contre cette maladie ravageuse.
Plus de neuf cents bovins abattus
La fièvre aphteuse a touché dix-huit wilayas du pays depuis son apparition dans la wilaya de Sétif, il y a quelques semaines, selon les services vétérinaires du ministère de l’Agriculture. Une propagation rapide qui a nécessité jusqu’à présent l’abattage de 964 bovins et la fermeture préventive de plusieurs marchés à bestiaux pour tenter de juguler la maladie. Une large campagne de vaccination a également été menée par le ministère de l’Agriculture, bien avant la découverte du premier cas de bovin infecté par la maladie dans la commune de Bir El-Aârch à Sétif. Mais les mesures prises, qui ont concerné jusqu’à présent près de 80% du cheptel bovin estimé à 1 900 têtes, n’ont pas éloigné la maladie qui avance à travers le pays, avec, notamment, des foyers découverts dans les régions centre et est du pays. Il est à savoir que les services vétérinaires disposent d'un million de doses de vaccin, et continuent leurs programmes de vaccination du cheptel recensé, mais ces efforts sont certainement contrecarrés par l'introduction frauduleuse d'animaux contaminés de la frontière tunisienne, ce qui explique, en grande partie, l’apparition du premier cas de la maladie et sa rapide propagation en Algérie. En plus de la vaccination des ovins, les services vétérinaires doivent s’atteler à recenser le cheptel atteint en vue de l’indemnisation des éleveurs. Plus de 9 000 vétérinaires sont mobilisés pour faire des prospections dans les élevages pour prendre les mesures nécessaires, c'est-à-dire l'abattage immédiat des animaux affectés, la désinfection et la vaccination autour des foyers.
S. Baker/Meriem Sassi

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