Egypte : pourquoi l’aile politique des Frères musulmans a été dissoute

Une année après la dissolution de l’organisation des Frères musulmans, au lendemain de la destitution du président Mohamed Morsi par une insurrection populaire, la justice égyptienne a ordonné celle du Parti de la liberté et de la justice, aile politique des Frères musulmans. La Cour administrative suprême a «dissous le Parti de la liberté et de la justice parce qu'il a violé la loi qui régit la vie des partis politiques», précise l'arrêt de la haute juridiction. Selon les médias gouvernementaux, cette décision de justice est finale et sans appel. A quelques mois de l’organisation de nouvelles élections législatives, les autorités égyptiennes veulent clore le chapitre des Frères musulmans, qui ont régné sans partage pendant près de deux ans, et sont décidées à interdire toute expression politique liée à la Confrérie et éviter, ainsi, le retour des Frères musulmans sous une autre couverture politique après la dissolution de leur structure partisane. La décision de justice qui avait interdit la Confrérie ne mentionnait pas à l'époque sa branche politique, ce qui rendait possible sa participation aux élections législatives. A un moment, le nouveau gouvernement, issu de l’insurrection du 30 juin 2013, avait laissé entendre qu’il allait réintégrer les Frères musulmans dans la vie politique s’ils se démarquaient de la subversion et des actes terroristes menés contre des établissements publics et les forces de sécurité. Mais les dirigeants de l’organisation n’ont pas cessé d’exhorter leurs partisans à manifester en permanence contre ce qu’ils qualifient de «coup d’Etat contre la légitimité». Ce qui a précipité l’arrestation et la condamnation du guide de la confrérie, Mohamed Badie, et de dizaines de dirigeants de l’organisation à la peine capitale.
R. Mahmoudi
 

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