A bout de patience

Par Kamel Moulfi – Malgré les promesses que ne cessent de multiplier les autorités, les familles candidates au relogement, qu’elles considèrent, à tort ou à raison, comme un «droit constitutionnel», maintiennent leur pression et continuent, çà et là, de couper la route, en dressant des barricades et en brûlant des pneus, pour attirer l’attention sur leurs conditions plus que précaires d’habitation. Leur action est relayée médiatiquement par des chaînes de télévision privées dont les journalistes sont moins soumis au reflexe d’autocensure. Les protestataires ont vu que cette forme d’action a donné des résultats et ils sont donc convaincus qu’elle est la seule à même de les sortir d’une situation qu’ils connaissent depuis parfois des dizaines d’années et qu’ils ne veulent plus supporter plus longtemps. Ils sont encouragés également par l’idée que l’Etat a les moyens de résoudre rapidement ce problème après avoir vu comment des responsables ont, sur-le-champ, le jour même du séisme du 1er août qui a frappé Alger, ordonné l’évacuation vers des cités nouvelles de sinistrés qui avaient été contraints de quitter leurs maisons menacées d’effondrement. Ils ont surtout constaté que, dans la foulée, des habitants d’un bidonville non concerné directement par l’urgence liée au séisme ont été acheminés eux aussi vers une cité récemment construite, pour occuper de beaux appartements. Ces protestataires, sinistrés après le séisme ou habitants de bidonvilles, se sentent-ils «laissés pour compte» ? Ils estiment tout à fait légitime de poser la question «pourquoi pas nous ?» en revendiquant leur relogement sans plus attendre. En tout cas, ils ne croient plus aux promesses reportées d’échéance en échéance et assorties d’explications de plus en plus inadmissibles à leurs yeux. Les appels à la sagesse et à la retenue n’ont plus d’effet sur leur impatience à emménager, avec l’aide de l’Etat, dans un appartement neuf. Ont-ils un doute sur les capacités de l’Etat à poursuivre sa politique sociale en matière de logement ? Ou, au contraire, savent-ils qu’un jour ou l’autre, ils seront relogés, et veulent tout simplement accélérer le processus. Dans tous les cas, leurs actions violentes, dans la rue sont de nature à accroître le climat de tension créé par toutes sortes de mécontentements.
K. M.
 

Comment (9)

    C'est normal
    12 août 2014 - 20 h 59 min

    A priori, le problème ne
    A priori, le problème ne semble pas résider en haut, autrement dit au niveau des institutions auxquelles incombe directement cette tâche sociale. Mais lorsque ce problème de revendication légitime persiste, et prend des dimensions violentes, cela veut dire qu’il y a anguille sous roche par rapport à la disponibilité du produit ou de ses échéances, et que la responsabilité, selon le citoyen, revient de droit aux garants des responsables chargés directement de ce travail sensible.
    Le citoyen qui a perdu sa confiance en l’Etat la justifie justement par la perpétuité de ses revendications devant des autorités qu’il considère impassibles devant des comportements qu’il juge injustes sans jamais être punis.
    N’importe quel quota de logements disponibles, des taux variables sont attribués à droite et à gauche. Dans cette manipulation illégale, une autre moins visible s’y greffe où un autre taux de ce même quota puisé au profit de personnes insatiables va remplir en espèce les poches de la mafia du logement.
    Et c’est cette situation qui perdure malheureusement pour la simple raison que ce sont toujours les mêmes vautours qui volent haut dans le ciel en quête de nouvelles proies. Avec le temps cette armée de mafia a acquis une expérience telle qu’il est devenu difficile mais pas impossible de la découvrir, pour la châtier et servir d’exemple.
    Il suffit qu’un jour un certain « Eliot Ness imperturbable héros de la série télévisée des années 1960 « Les Incorruptibles » » algérien, celui-là ; entouré d’agents incorruptibles comme lui voit le jour avec des juges jaloux de servir réellement la justice pour qu’il sera mis fin aux activités frauduleuse de cette bande de malfaiteurs qui ne pensent qu’à se remplir les poches et la bedaine au détriment de pauvres citoyens.
    Sinon le cauchemar va continuer jusqu’à mort s’en suive.

    JUGURTHA
    12 août 2014 - 20 h 55 min

    ET VOILÀ ENCORE UNE FEMME
    ET VOILÀ ENCORE UNE FEMME D’HONNEUR , NI ARABE , NI MUSULMAN …
    Merci à Glasgow, la deuxième ville d’Ecosse, qui a décidé de hisser le drapeau de la Palestine au mât de la mairie, en solidarité avec le peuple victime de l’apartheid israélien.

    La lord-maire, Sadie Docherty, a indiqué qu’elle avait annoncé la nouvelle à sa collègue de Bethléem, ville jumelée avec Glasgow, en signe de solidarité avec la population de la ville de Gaza.

    L’association des juifs de Glasgow, histoire de montrer qu’elle s’identifiait à la politique criminelle des dirigeants israéliens et de développer un peu plus si possible l’antisémitisme, a osé protester. Sans effet à ce jour.

    CAPJPO-EuroPalestine

    Laetizia
    12 août 2014 - 20 h 00 min

    Par Abou Stroff (non vérifié)
    Par Abou Stroff (non vérifié) | 12. août 2014 – 16:36
    C’est précisément le mot « p… » qui m’a faîte réagir.
    Toutefois, votre réponse me rassure : vous avez du jugement en plus de vos qualités analytiques, je continuerai donc de vous lire, c’est sûr !
    Mon « auguste » toute petite personne vous salue également.

    Anonyme
    12 août 2014 - 19 h 47 min

    Actuellement sur arte les
    Actuellement sur arte les consequences de la fracturation hydrique aux usa avec temoignages…

    Abou Stroff
    12 août 2014 - 15 h 36 min

    Laetizia, je vous salue!
    Laetizia, je vous salue! j’emploie le terme « marabunta » (qui désigne les célèbres fourmis légionnaires d’Amérique latine qui bouffent tout sur leur passage) comme terme générique pour désigner les couches dominantes de la formation sociale algérienne. et c’est parce que ces couches dominantes ne sont appréhendées par aucun concept pertinent de la sociologie (ou de l’économie politique que j’utilise la notion de marabunta pour les désigner en attendant que l’analyse s’affine et produise un concept adéquat. quant aux « mots orduriers » que j’utiliserais, je n’en vois aucun, sauf si le terme « pourriture » choquerais les yeux ou les oreilles sensibles de votre auguste personne, ce dont je suis désolé.

    Kahina
    12 août 2014 - 15 h 14 min

    Si c’était des batisses

    Si c’était des batisses mobiles et transportables, j’aurais dit que tous ces logements que l’Algérie construit (??)servent à reloger les sans abris de France…
    Il ya un mensonge quelque part de la part du wali-walou d’Alger.
    Où sont les logements dont vous ne cessez de parler ya M.r le wali de rien??? Sont -ils encore sur les maquettes?? Où s’agit-il des logements Fantômes ????
    Il faut se révolter contre Le WALI ET LES MAIRS…l’un des centres des problèmes en Algérie. Aucun sens de gestion…Ils passent leur temps à gérer leurs intérêts et ceux de leurs amis.

    Laetizia
    12 août 2014 - 14 h 55 min

    Par Abou Stroff (non vérifié)
    Par Abou Stroff (non vérifié) | 12. août 2014 – 14:07
    Pas mal comme analyse, mais svp évitez d’employer des mots orduriers, car la « marabunta » est loin d’être un tout homogène.

    Abou Stroff
    12 août 2014 - 13 h 07 min

    quand il n’y a pas ou plus
    quand il n’y a pas ou plus d’Etat, il n’y a plus aucune règle à respecter (j’évite d’avancer que c’est la loi de la jungle car, contrairement aux apparences, la vie dans la jungle est soumise à des règles non écrites). en d’autres termes, les individus lambda remarquent avec toute l’acuité dont ils sont dotés que la marabunta qui nous gouverne se sert comme si l’algérie et les algériens lui appartenaient et passe son temps à participer à la curée. par voie de conséquence (comme il a dit lui), il n’y a aucune raison valable pour que les individus lambda soient toujours exclus de la « bouffe ». ils demandent donc leur part du gâteau même si cette part est infime comparée à la part que se réserve la pourriture qui nous gouverne. moralité de l’histoire: l’anomie est la caractéristique essentielle de la société algérienne. et cette absence de normes communes dans la société algérienne implique qu’à chaque fois que des groupes sociaux montrent leurs muscles, la marabunta qui nous gouverne baisse un peu (ou totalement quand il s’agit d’injonctions venant de l’étranger) son froc pour éviter la débâcle et obtenir un sursis dans sa pratique de la prédation, activité unique dans laquelle elle excelle.

    Antisioniste
    12 août 2014 - 12 h 52 min

    Salamou 3alikoum
    Quand je li

    Salamou 3alikoum

    Quand je li des phrases telle que celle-ci « Kerry veut un gouvernement d’union en Irak » et que je constate les ‘‘formes d’expressions/revendications’’ utilisé par mes compatriotes. Je me demande quand Kerry, ou son successeur va nous dire à nous les ALGERIENS ce qu’il veut qu’on fasse de/dans notre PAYS ?

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