Droits et devoirs d’une génération

Notre génération, celle des quadras et des quinquas actuels, qui ont eu la chance de suivre des études globalement acceptables dans les quatre cycles (primaire, moyen, secondaire et universitaire) et bénéficié des facilités et commodités sociales que l'Etat providence pouvait leur offrir gratuitement, devrait se sentir davantage concernée et préoccupée par les dérives et l'évolution dangereuses que notre pays connaît actuellement ainsi que par la situation politique, économique et sociale peu reluisante dans laquelle il se trouve du fait de sa mauvaise gouvernance par des dirigeants illégitimes, qui bradent aux compagnies étrangères les ressources naturelles non renouvelables du pays, pour se maintenir au pouvoir à tout prix. En effet, malgré les importantes ressources financières dont elle dispose, depuis quelques années déjà, grâce notamment à un renchérissement durable des prix du gaz et du pétrole, qui constituent plus de 98% des exportations algériennes, l'Algérie, minée par des maux et fléaux sociaux graves, a, paradoxalement, enregistré durant la dernière décennie une régression inquiétante dans de nombreux domaines. En tout état de cause, lorsque nos enfants sauront les abus, méfaits, forfaits et forfaitures gravissimes que les prédateurs au pouvoir ont commis contre notre pays et contre les intérêts du peuple algérien, et liront ce qu'ils ont fait de notre immense et riche pays, qu'ils ont transformé, depuis 1999 notamment, en propriété privée, gérée en toute impunité au gré des humeurs de leur chef, avec notre silence et notre indifférence complices, ils ne seront certainement pas du tout fiers de nous et ils auront raison de nous maudire jour et nuit pour notre impuissance et notre absence de vigilance. En effet, que vaudraient nos humbles efforts en comparaison avec les énormes sacrifices qui ont été vaillamment consentis par nos braves et valeureux aînés, qui sont parvenus, au terme d'une guerre de libération nationale féroce et malgré de nombreux handicaps apparents, à chasser l'occupant français de notre pays, comme nos aïeux l'avaient fait avant eux avec d'autres occupants ou avec les dictateurs dont ils avaient subi les règnes obscurs. Pourtant, à ce que je sache, c'est la même terre qui nous a enfantés, eux et nous. Mais ne dit-on pas que «le feu engendre la cendre» (ennar tawled ermad) et ce n'est pas de cette cendre-là que la moindre lueur va jaillir apparemment.
Malheur aux nations qui manquent d'hommes et de femmes pour défendre leur honneur bafoué et leur conscience violée.
Rabah Toubal
 

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