Le Comité national de réappropriation de l’UGTA appelle le pouvoir à lâcher Sidi-Saïd

Dans un appel dont une copie est parvenue à notre rédaction, le Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l’UGTA (CNRS-UGTA) exhorte le pouvoir à lâcher la direction actuelle de l’UGTA au motif qu’elle ne sera pas capable d’apaiser le front social en cas de déflagration. L’alternative, selon le CNRS-UGTA, est «l’existence d’un syndicat crédible, unitaire, rassembleur et réellement démocratique, capable d’apporter les solutions les plus justes aux problèmes sociaux professionnels du monde du travail, et compétent pour faire les propositions les meilleures sur le plan économique». C’est à cette seule condition, explique-t-il, que l’UGTA pourra «jouer un rôle pour apporter la paix sociale dont notre pays a besoin, surtout dans ces moments difficiles, caractérisés par des dangers intérieurs et extérieurs, par l’inquiétude sans cesse grandissante et le désespoir de larges couches de la société». Le CNRS-UGTA dénonce l’initiative «prise en violation des statuts et règlement intérieur», d’installer une commission de préparation des assises du 12e congrès de l’UGTA, le 5 août 2014, lors d’une réunion des secrétaires généraux des unions de wilaya et des fédérations qui s’est tenue à El-Achour. Le groupe de liaison qui a signé l’appel au nom du CNRS-UGTA estime que «cette initiative vise, en réalité, à supprimer de facto les prérogatives de la commission exécutive nationale (CEN) issue du 11e congrès national». Il met cette démarche sur le compte des «luttes intestines et d’appareils qui gangrènent le fonctionnement de cette organisation et mettent à nu les visées réelles du secrétaire général et de ses nervis». L’enjeu, selon les signataires de l’appel, est la mainmise sur l’organisation par les «forces bureaucratiques et rentières antisyndicales, antinationales et antipatriotiques incrustées à tous les niveaux des structures tant horizontales que verticales». C’est une OPA sur l’organisation qui se prépare, avertit le CNRS-UGTA qui parle d’un «coup de force pour ne pas dire un coup d’Etat syndical», en faisant part de ses interrogations devant le «tour de passe-passe» du secrétaire général de l’UGTA et ses acolytes qui se traduit par une inversion des rôles entre «le secrétariat national actuel issu du 11e congrès et élu par la CEN, qui n’est autre qu’un organe exécutif dont les responsabilités et les missions sont définies par le statut de l’organisation et la CEN qui est l’instance suprême qui l’a élu». Le CNRS-UGTA rappelle que les dispositions statutaires consacrent «la primauté et la prépondérance de la CEN sur le bureau exécutif national et lui attribue le droit et les prérogatives d’instance dirigeante entre deux congrès». Il s’interroge sur «la raison de l’achat et la source de financement d’une centaine de voitures neuves offertes à titre gracieux aux secrétaires généraux des fédérations et des unions de wilaya à la veille d’un congrès». Il critique la soumission de l’UGTA au Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune. Le CNRS-UGTA juge que «l’organisation syndicale d’Aïssat Idir et d’Abdelhak Benhamouda a atteint un niveau de déchéance jamais égalé». Autoritarisme, clientélisme, népotisme, arbitraire, exclusion, désignation, intéressement au profit et surtout partage de la rente : voilà les maux dont le CNRS-UGTA accuse la direction actuelle de la Centrale syndicale. Il affirme que sa démarche est largement partagée par une majorité de syndicalistes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisation et à tous les niveaux de responsabilité. Il appelle à «rendre l’UGTA aux travailleurs, revenir à la légalité et consacrer le fonctionnement démocratique de cette organisation tout en condamnant tout ce qui se trame contre l’intérêt des travailleurs et l’intérêt de l’Algérie».
Houari Achour

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