Essais nucléaires : la LADDH dénonce le silence des officiels

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) s’est montrée particulièrement virulente vis-à-vis des gouvernements algérien et français qu’elle accuse d’empêcher que la vérité éclate dans le dossier des essais nucléaires français dans le Sud algérien au cours des années soixante. La LADDH relève, en effet, qu’aucune information précise «n’a été rendue publique quant aux travaux de la commission mixte franco-algérienne mise en place en 2007». Pour l’organisation, «tant du côté des responsables français que de ceux du côté algérien, il n’y a pas de volonté politique de voir ce dossier aboutir». Cela confirme, selon elle, «que la France est en train de défendre ses intérêts dans un pays dirigé par un pouvoir qui joue sa survie». L’organisation a saisi l’occasion de la commémoration de la Journée internationale contre les essais nucléaires qui coïncide avec la date du 29 août pour tenter d’attirer l’attention de l’opinion publique internationale sur l’ampleur des expériences nucléaires françaises en Algérie. Elle se dit, cependant, persuadée que les victimes des explosions nucléaires de la France au Sahara algérien «n’ont pas besoin qu’on parle d’elles uniquement chaque 13 février (date du premier essai nucléaire français en 1960, ndlr), pendant que la France célèbre chaque année l’anniversaire de son accession au cercle fermé des puissances nucléaires militaires». La LADDH relève surtout que ces victimes «continuent à souffrir quotidiennement, incognito et dans la dénégation totale de reconnaissance des effets fatals des radiations sur leur santé et sur l’environnement». Se montrant critique vis-à-vis de la position du gouvernement algérien sur le dossier, l’organisation estime que «l'Etat algérien a tourné le dos aux victimes des essais nucléaires effectués par la France en Algérie». Cet état de fait a conduit la LADDH à décider de prendre en charge ce «lourd dossier». La LADDH rappelle qu’il est «de notre responsabilité d'exiger que toute la lumière soit faite sur le dossier noir et connaître la vérité qui nous permettra de faire face aux effets des explosions, notamment le plutonium répandu dans l'atmosphère avec tous ses effets dangereux pour les milliers d'années à venir». Elle dénonce, aussi, «l'inconscience de la puissance française qui l’a poussée à utiliser comme cobayes des milliers d'Algériens qui étaient sur place : des nomades, des prisonniers et même quelques recrues de l'armée française, et ce, afin de mesurer la puissance de ces essais et en étudier les effets destructeurs». La LADDH dénonce, enfin, «l’aspect criminel» de ces essais nucléaires par le colonisateur, et qui constituent «une violation des droits de l'Homme et des exigences de la préservation de la nature et les dangers qu'ils représentent, se manifestant aujourd'hui sous forme de malformations congénitales visibles sur les visages et les corps de nos citoyens habitant dans ces zones».
Amine Sadek
 

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