Nouveau Code du travail : les fédérations de l’UGTA s’insurgent

Le projet de loi relatif au nouveau Code du travail, dont nous nous sommes fait l’écho hier, soulève la colère de l’ensemble des fédérations de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Réunis aujourd'hui mercredi au siège de la Centrale syndicale à Alger, les responsables de ces fédérations étaient unanimes à dénoncer le contenu de ce projet de loi qualifié de «régressif et répressif». Pour les responsables fédéraux de l’UGTA, il n’y a presque aucun article qui constitue un «progrès». Au contraire, «le travailleur se trouve touché dans ses pleins droits, tous ses droits, allant d’un emploi stable et décemment rémunéré au droit de grève et à l’activité syndicale», fulmine un des participants à cette réunion. Les griefs retenus par les fédéraux de l’UGTA sont nombreux. Certains articles ont été particulièrement visés comme celui lié au contrat du travail. La généralisation du CDD constitue pour ces syndicalistes un recul inacceptable et une atteinte aux acquis des travailleurs. «C’est la prime à l’exploitation, mais aussi un coup dur au syndicalisme», commente un responsable fédéral qui craint également que cette précarisation annoncée de l’emploi prive les salariés de beaucoup d’avantages comme l’accès au crédit à la consommation ou immobilier. «Pour prétendre à un crédit bancaire, on exige toujours de montrer la preuve que vous êtes un travailleur permanent», rappelle-t-il, considérant ce texte comme négatif à tout point de vue. Le CDD, pour d’autres syndicalistes, va encourager le harcèlement sexuel contre les femmes. Car sans statut permanent qui les protège, elles seraient une proie facile pour les responsables adeptes de telles pratiques. Aussi, le nouveau Code du travail, estiment ces responsables syndicaux à l’UGTA, «ouvre sournoisement la voie à l’exploitation des enfants dans le travail». Cela au moment où le gouvernement élabore un projet de loi pour la protection des enfants de toute exploitation et de tout abus. Les cadres fédéraux de l’UGTA jugent ainsi inacceptable aussi que le droit à la grève soit remis en cause. «Je me demande pour qui a été élaboré ce nouveau Code du travail. Pour l’employeur ? Pour accéder à l’OMC ? Une chose est sûre : il n’est pas fait en faveur du travailleur», dénonce un autre responsable fédéral. Par leur appel, les fédérations de l’UGTA espèrent avoir fait parvenir le message aux hautes autorités afin qu’elles apportent les corrections nécessaires et revoir ce nouveau code de la «honte». La rentrée s’annonce particulièrement chaude.
Rafik Meddour
 

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