Panne de la station d’épuration d’Oran : les eaux usées dans la nature

Inscrite en lettres d’or dans le registre des «grandes réalisations» du président Bouteflika, la station d’épuration d’Aïn El-Kerma d’Oran est en panne depuis près d’un mois. D’importantes fissures ont été constatées au niveau du bac principal de cette station, entrée en exploitation en mai 2009, ce qui a contraint la société des eaux d’Oran (SEOR) à la mettre à l’arrêt pour effectuer les travaux de réhabilitation qui, au vu de l’ampleur des dégâts, prendraient du temps. Et pendant cette période, les eaux usées d’Oran se déversent dans la nature, polluant les oueds, les rivières et les champs. Bâtie sur un terrain de 26 ha, cette station pouvait épurer, quotidiennement, jusqu’à 240 000 m3 d’eaux usées rejetées par les ensembles urbains de la wilaya d’Oran. Autrement dit, elle traite les eaux usées rejetées par plus d’un million et demi d’habitants. Cette station d’épuration, considérée comme la plus grande du pays, a été réalisée par un groupement autrichien-chinois (VATECH WABAG – CGC). Le suivi du projet est assuré par le groupement des bureaux d’études helvétique-français/SGI-Cabinet Merlin. Cette infrastructure a coûté à l’Etat 7 milliards de dinars. Sa réhabilitation risque de chiffrer. Ce à quoi s’ajouterait le coût de la pollution que provoquerait le rejet des effluents dans la nature. Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, s’est déplacé récemment à Oran, dans la discrétion, pour constater de visu l’état de la station. Une cellule de crise a été mise à pied d’œuvre pour gérer la situation engendrée par la panne de cette station. Les dégâts enregistrés par cette station qui a à peine 5 ans d’âge posent à nouveau la question du sérieux dans la réalisation et le suivi des grands projets d’infrastructures qui ont coûté cher à l’Etat.
Rafik Meddour
 

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