Djellab annonce une nouvelle réforme du système financier

Une nouvelle réforme du système financier, visant essentiellement à professionnaliser les banques et à diversifier les sources de financement de l'économie, sera lancée d'ici à la fin de l'année en cours, a annoncé, dimanche à Alger, le ministre des Finances, Mohamed Djellab. Dans une déclaration à la presse en marge de la 38e réunion des gouverneurs des Banques centrales arabes, Djellab a dévoilé les grands axes de cette réforme qui sera menée avec une nouvelle vision, après les résultats mitigés de la première initiative dans ce sens, lancée dans les années 1990. Sans aller dans les détails, le premier argentier du pays a révélé que les nouvelles mesures vont asseoir une meilleure gouvernance dans la gestion des banques. La réforme prévoit, à ce titre, d'élargir la représentation au sein des conseils d'administration des banques, réservée jusqu'ici aux seuls banquiers. «On va aller désormais vers une plus large représentation dans les conseils d'administration (des banques) et rompre avec une représentation des fonctionnaires», a-t-il déclaré en marge de cette réunion d'un jour qui se tient à Alger. Globalement, la réforme va faire «évoluer le niveau de responsabilité et d'initiatives dans le secteur financier», s'est limité à dire Djellab sans en communiquer les détails. La pénalisation de l'acte de gestion pour les banquiers a été souvent évoquée comme étant un facteur limitant les initiatives des professionnels de ce secteur, engendrant des lenteurs dans l'octroi des crédits. Le ministre n'a pas évoqué cet aspect, même s'il y a fait allusion. Côté opérationnel, la réforme va donner un coup de pouce au développement des systèmes de payement et va consacrer l'utilisation des nouveaux moyens de payement, selon le ministre. D'ailleurs, l'adoption par le Conseil des ministres du projet de loi relatif à la signature et à la certification électronique a été saluée dernièrement par le patronat comme un nouveau pas vers l'économie du savoir. Le second axe de la réforme va concerner le développement du financement de l'économie, a enchaîné le ministre. L'objectif, selon lui, est de parvenir à travers les nouvelles mesures à diversifier les sources de ce financement. Le marché financier en Algérie est encore à la traîne, participant d'une façon marginale au financement de l'économie, qui est supportée essentiellement par les banques, le budget de l'Etat ainsi que par les avoirs du Fonds de régulation des recettes. Un projet de réforme du marché, élaboré conjointement par la Commission de surveillance des opérations en Bourse (Cosob), la Bourse d'Alger et le Pnud, a estimé à 40 milliards de dollars la capitalisation boursière qui correspondrait à la taille réelle de l'économie algérienne. Toujours dans le financement de l'économie, le ministre a affirmé que l'Algérie disposait des ressources financières nécessaires pour mener à terme son nouveau plan quinquennal de 262 milliards de dollars. «Tout ce qui a été entrepris dans ce cadre est pris en charge en termes de moyens financiers», a-t-il assuré. Djellab a également indiqué que l'Algérie est «revenue à une orthodoxie financière», en recourant de moins en moins aux lois de finances complémentaires. «Nous maîtrisons à l'heure actuelle nos dépenses et nos prévisions. On ne voit pas l'utilité de recourir à des lois de finances complémentaires. C'est une preuve d'une meilleure maîtrise des finances publiques», a-t-il affirmé. Le ministre a promis, par ailleurs, de communiquer au moment opportun sur le rachat de l'opérateur de la téléphonie mobile Djezzy, refusant de commenter des informations rapportées par la presse, selon lesquelles le Fonds national de l'investissement aurait racheté la filiale du russe Vimpelcom à 4% au-dessus du juste prix.
R. E.
 

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