Six travailleurs de l’Etusa en grève de la faim

Après avoir tapé à toutes les portes, six travailleurs de l'Etablissement public de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) observent une grève de la faim illimitée au niveau de l'esplanade de la Centrale syndicale. Banderoles accrochées au mur, ces employés qui jouissent d'une très longue expérience au sein de l'Etusa crient à l'injustice et la hogra dont ils sont victimes. «16 ans de hogra barakat», peut-on lire sur une affiche collée au mur jouxtant le portail d'entrée du staff dirigeant de l'UGTA. Victimes d'une compression d'effectifs en 1998, ces grévistes se sont battus des années durant jusqu'à ce qu'ils soient réintégrés en 2007. Quelques années plus tard, en octobre 2011, ils obtiendront également l'engagement de la direction de l'Etusa, conformément à un accord signé avec la Fédération des travailleurs du secteur des transports, de verser des cotisations à la CNR pour les années de compression, à savoir 9 ans. Cet engagement consigné dans un procès-verbal n'a jusqu'à présent pas été appliqué. C'est pour cette raison que ces six travailleurs proches de la retraite ont décidé de faire une grève de la faim. «Nous avons subi l'injustice durant neuf ans, nous refusons de continuer à payer pour les erreurs des autres. Nous ne quitterons pas cette esplanade sans arracher nos droits ou dans un cercueil», jure Mohamed Kharoubi, un des grévistes et ancien syndicaliste dans une déclaration à Algeriepatriotique. «Je viens d'être informé que ma pension de retraite ne sera que de 18 000 DA, il me manque neuf ans de cotisations qui n'ont pas été versées par l'employeur, conformément au texte relatif à la compression d'effectifs. C'est mon droit, je le réclame vivement», poursuit Kharoubi, qui regrette l'absence de solidarité syndicale. «Nous sommes là depuis vingt jours et aucun haut cadre de la Centrale syndicale n'a daigné nous demander pourquoi nous sommes là. Le secrétaire général de l'UGTA nous a même demandé de quitter les lieux. Je ne vous parlerai pas du mépris du président de la Fédération des transports», lâche-t-il non sans désolation. Les grévistes ont collé au mur leurs cartes d'adhésion à l'UGTA en réponse, disent-ils, «à ces tentatives d'intimidation. Pour eux, la seule voie de salut, c'est l'application de la décision signée en octobre 2011. Outre le versement de neuf ans de cotisations à la CNR, la direction de l'Etusa s'était engagée à octroyer une à deux catégories avec effet rétroactif pour une à deux années de travail, en raison notamment du refus de la CNAC de rembourser les COD. Ces grévistes se disent ainsi déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications, en poursuivant indéfiniment leur action de protestation. Leur santé risque d'en prendre un sérieux coup.
S. Baker
 

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