Chlef : la LADDH met en garde contre une menace sanitaire

Dans un nouveau rapport adressé au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme a interpellé une nouvelle fois les hautes autorités du pays sur les dangers menaçant la santé des citoyens vivant sous le toit des maisons préfabriquées depuis leur attribution à la suite du séisme d’octobre 1980 qui avait frappé la région de Chlef. Au-delà des conditions de vie devenues insupportables car, faut-il, le rappeler les chalets avaient une durée de vie très limitée dans le temps, les habitants font face aujourd’hui à une grave menace sanitaire si aucune mesure n’est prise pour les reloger dans des habitations décentes. «Les conditions de vie au sein des logements préfabriqués inadéquats représentent une grave menace sanitaire, surtout que ces logements préfabriqués proposés en premier comme une mesure transitoire se transforment en solution unique et permanente», avertit l’organisation des droits de l’Homme qui détaille, dans son rapport long d’une trentaine de pages, une situation des plus catastrophiques sur le plan humanitaire. Devant «l'urgence et la gravité de la situation», la LADDH demande, d’ailleurs, «instamment» au président de la République, au Premier ministre, aux ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales, de l’Habitat et de l’Urbanisme et à celui de la Santé, de la Population et de la Reforme hospitalière, aux chefs de groupes parlementaires, au wali de la wilaya de Chlef d’«intervenir pour résoudre le problème des logements préfabriqués, à commencer par un logement durable avec un slogan “Meilleur ville, meilleure vie”». La LADDH relève que les problèmes de santé dans l’habitat précaire sont continuellement présents, affirmant que «de nombreuses maladies sont aggravées par des conditions de vie insalubres (problèmes respiratoires, allergies, cancer, asthme …)». Tout comme il convient également de signaler, note la Ligue, que «ces logements en préfabriqué ne sont pas sans conséquence sur la prolifération des problèmes de santé mentale (promiscuité, célibat prolongé)». La LADDH espère que ce nouveau rapport adressé aux autorités incitera les pouvoirs publics et les autorités locales à «examiner les politiques en matière de logement pour protéger la santé des Chélifiens et réduire les inégalités sociales en ce qui concerne l’exposition à long terme aux risques environnementaux liés à ce type d’habitat précaire». «Si à travers ce cas nous pouvons dire que le droit au logement n’est ni respecté ni appliqué, on ne peut omettre le droit à la santé car les conditions de vie non décentes et la présence de matériaux toxiques et de détritus portent atteinte à la santé», insiste la Ligue qui estime qu’à travers le cas de Chlef «on se rend compte que le pays n’est pas encore préparé pour réagir convenablement aux risques majeurs dans cette wilaya».
A. Sadek
 

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