Magistrats faussaires : le verdict de nouveau ajourné au 9 novembre

Le verdict attendu ce dimanche à la cour d’Alger dans l’affaire dite des «magistrats faussaires» n’a finalement pas été rendu, et le juge en charge de ce sensible dossier a décidé de tout renvoyer, une nouvelle fois, au 9 novembre prochain. Mis en délibéré, le jugement devait donc être connu à cette date, à moins d’une nouvelle fuite en avant des autorités judiciaires appelées à trancher dans ce brûlant dossier opposant Benyoucef Mellouk, moudjahid et ancien cadre du ministère de la Justice, à deux anciens ministres, à savoir Mohamed Djeghaba et Mohamed Salah Mohammedi, respectivement ex-ministre des Moudjahidine et ex-ministre de l'Intérieur. Ces derniers qui ont engagé des poursuites judiciaires contre M. Mellouk pour diffamation n’ont jamais osé se présenter devant les juridictions du pays 22 ans après l’éclatement du scandale, ce qui a eu pour effet d’allonger dans le temps l’affaire pour des raisons qui restent à déterminer. Mais cela, c’est sans compter sur la persévérance de Benyoucef Mellouk qui a juré d’aller au bout de la vérité quitte à consacrer toute sa vie à ce combat interminable face à un régime sans foi ni loi. M. Mellouk a, une nouvelle fois, déposé sur le bureau du juge en charge de l’affaire les 520 dossiers de personnalités influentes du système, mais aussi des magistrats et de hauts cadres de l’Etat qui ont recouru à des falsifications et de faux témoignages pour se faire délivrer les papiers de moudjahid, alors qu’ils n’ont jamais participé, ni de près ni de loin, à la lutte de libération nationale. Le juge de la cour d’Alger en charge du dossier ne pouvait cacher son embarras d’avoir entre les mains une telle bombe à retardement. Et c’est visiblement la raison qui l’a amené à ajourner l’annonce du verdict. M. Mellouk et son avocat, Mokrane Aït-Larbi, ont demandé au juge pourquoi ils n’ont pas été convoqués lors des deux précédentes séances traitant du dossier, alors que la loi oblige la juridiction à informer le ou les concernés ou leurs avocats, y compris par le biais d’un huissier. Ce qui n’a pas été fait, évidemment, à deux reprises, ce qui a eu pour résultat de jeter le doute sur la partialité de la justice dans le traitement de ce dossier, surtout qu’une bonne partie des personnes dénoncées sont des «magistrats faussaires». Mais on n’est pas à une «anomalie» près dans cette affaire. On se souvient déjà de la disparition pure et simple du dossier au niveau de la Cour suprême avant qu’il soit finalement retrouvé, comme par enchantement, après que l’on eut dénoncé, dans ces mêmes colonnes, ce scandale.
Amine Sadek
 

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