Loin de s’estomper après les promesses des officiels : la protestation des policiers se propage

Le mouvement de protestation entamé par les membres des unités républicaines de sécurité est en train de se répandre comme une tache d’huile à travers tout le territoire national. Ainsi, au lendemain de la marche «historique» vers le Palais du gouvernement à Alger, la vague bleue s’est déplacée aujourd’hui mercredi vers le siège de la présidence de la République, à El-Mouradia, et s’est aussitôt propagée aux capitales de l’Ouest et de l’Est. A Oran, ils sont des centaines à manifester pour demander, notamment, le départ du patron de la DGSN et l’amélioration de leurs conditions de travail. A Constantine, selon nos informations, les membres de la 15e unité républicaine de sécurité d’Ali-Mendjeli ont enclenché cet après-midi une marche vers le centre-ville, en scandant les mêmes mots d’ordre et en exigeant le départ immédiat du général Hamel. Selon nos échos, d’autres villes du pays ne tarderont pas à suivre dans les prochaines heures. C’est la preuve que les policiers font peu cas des promesses faites successivement par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui s’est déplacé aujourd’hui même au siège de la Présidence pour prendre langue avec des délégués des contestataires, et d’un ministre de l’Intérieur, toujours invisible qui, selon des sources, a promis de tenir compte de toutes les revendications «socioprofessionnelles» posées par les protestataires, à savoir notamment celles liées au logement, à la revalorisation des salaires de base, à la réduction de la durée des missions dans le Sud et à la possibilité de création d’un syndicat. Que feront les décideurs politiques face à cette situation ? Pour l’instant, les autorités se confinent dans une stratégie attentiste, tout en tentant de minimiser l’ampleur des événements, et d’avoir les manifestants, comme elles ont coutume de faire, à l’usure. Mais force est de parier que les policiers en colère ne vont pas se satisfaire des demi-mesures. Ils sont allés trop loin pour s’arrêter en si bon chemin.
R. Mahmoudi
 

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