Constantine 2015 : 100 millions de centimes pour un logo et une affiche à refaire sur ordre du ministère

Nous apprenons de source sûre que le ministère de la Culture a donné ordre de changer le logo et la maquette de «Constantine 2015, capitale de la culture arabe», suite à la polémique qu’a suscitée la présentation du logo et de la maquette consacrés à cet événement culturel international. Lors d’une conférence de presse tenue il y a une semaine, le coordinateur de cette manifestation avait révélé que ledit logo – illustrant tout simplement la lettre «qaf» en arabe –, conçu par une agence de communication algéroise, aura coûté la modique somme d’un million de dinars (soit 100 millions de centimes pour une lettre de l’alphabet arabe). Chose qui a soulevé l’indignation des animateurs culturels et des médias et suscité une avalanche de commentaires sarcastiques sur les réseaux sociaux. La plupart de ces commentaires jugent scandaleuse une telle dépense pour un projet aussi dérisoire et inesthétique et qui, finalement, devait être remplacé par une autre conception qui, on l’imagine, devrait coûter au moins le même prix. Cette polémique rappelle les réactions suscitées par l’usage fait des budgets faramineux qui avaient été alloués à l’organisation de deux manifestations culturelles similaires : «Alger 2007, capitale de la culture arabe», et «Tlemcen 2011, capitale de la culture islamique». Le ministère de la Culture avait, en effet, mobilisé d’énormes moyens matériels et humains pour des résultats qui restent assez mitigés. En dehors du gigantisme qui a caractérisé les cérémonies d’ouverture ou de clôture, la plupart des activités n’ont pas réussi, il faut le dire, à accrocher le public algérien. L’ancienne ministre Khalida Toumi a été à plusieurs fois montrée du doigt pour les coûts jugés injustifiés de ces manifestations censées réhabiliter l’image de l’Algérie dans son entourage géographique et civilisationnel immédiat, et aussi pour de nombreux cas de favoritisme et de copinage qui ont provoqué, on s’en rappelle, une grande frustration chez tant d’acteurs et de producteurs culturels algériens.
R. Mahmoudi

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