Le mouvement islamiste Rachad s’infiltre en Algérie et organise un rassemblement le 1er Novembre

Le mouvement islamiste Rachad, qui infeste la Toile par ses appels au renversement du régime algérien, tente d’exploiter insidieusement le 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution pour servir sa «cause» obscurantiste. Fondé par l’ancien membre du FIS Mourad Dhina, en 2007, dans l’espoir de former une nouvelle «vague verte» qui le porterait aussi haut que le pouvoir d’Alger, Rachad appelle ainsi à un rassemblement demain samedi 1er novembre à 10h devant la Grande-Poste, au cœur de la capitale pour, dit-il, «honorer la mémoire» de nos valeureux martyrs. Cette organisation extrémiste basée à Paris surfe ainsi sur la vague de colère et du mécontentement des différents compartiments de la société algérienne et de la classe politique pour investir sournoisement le terrain de la lutte démocratique dans le seul but d’instaurer un Etat théocratique. «Nos glorieux chouhada se sont sacrifiés pour recouvrer l’indépendance d’une Algérie meurtrie, bafouée et mise à sac durant un siècle et 32 ans, ils ont payé de leur vie cette indépendance si chère à leur cœur pour permettre au peuple algérien de vivre libre, fier et dans la prospérité. Plus d’un demi-siècle après, que reste-t-il de leurs sacrifices ? Une indépendance confisquée, des libertés spoliées et une dignité bafouée», écrit ce mouvement dans un appel diffusé en deux langues. «Il est de notre devoir d’honorer leur mémoire et de continuer leur entreprise titanesque, de porter le flambeau pour parachever leur idéal, celui de bâtir une Algérie effectivement indépendante, sur une terre totalement libre et un peuple réellement indépendant, ce premier novembre est un rendez-vous avec l’histoire et avec les hommes, un rendez-vous pour renouer avec leur pacte et être à la hauteur de leurs sacrifices, de leurs attentes et de l’espoir que porte en nous notre peuple», a-t-il poursuivi, invitant ainsi les Algériens à aller massivement à ce rassemblement. Rachad, financé par le prince qatari subversif Abdul Rahman Omeir Al-Naimi, très actif aux côtés d’anciens dirigeants du FIS dissous et activement recherché par la CIA, ne perd pas espoir de provoquer des troubles en Algérie après avoir intensément fait la promotion du «printemps arabe» à travers son porte-voix, Larbi Zitout, qui ne quittait pas les plateaux d'Al-Jazeera en 2011, pour tenter de provoquer une guerre civile en Algérie. Pour alimenter sa campagne pour le chaos en Algérie, Larbi Zitout exploitait les changements opérés dans certains départements de sécurité pour parler d’une «guerre de clans» au sommet de l’Etat et encourager un mouvement de désobéissance civile. En vain. Après de longues années de terrorisme islamiste, les Algériens connaissent les vrais visages des animateurs de ce mouvement qui met en avant les valeurs qui ne sont pas les leurs, uniquement pour tenter de gagner leur cœur et les faire adhérer à son «projet». Le mouvement Rachad est dirigé par Mourad Dhina, qui tire lui-même ses revenus de ses activités au sein d’Al-Karama, une ONG qui se dit dédiée à la défense des droits de l’Homme dans les pays arabes, dont il est le directeur exécutif. Cette ONG appartient prince qatari Abdul Rahman Omeir Al-Naimi, qui met actuellement l’Algérie dans son viseur après avoir provoqué le chaos en Libye, mis en difficulté l’Egypte et semé le terrorisme en Syrie. A l’instar de Mourad Dhina, Abbas Aroua, Ahcene Kerkadi et Rachid Mesli, qui étaient tous impliqués dans la décennie noire qu’a vécue l’Algérie avant de se tailler à l’étranger, sont membres actifs de Rachad qui s’est doté d’une télévision du même nom financée par le même prince qatari.
Rafik Meddour
 

Commentaires

    cheikh
    12 mai 2019 - 1 h 00 min

    Je n’ai découvert Rachad, et le réseaux de personnes et d’organisations qui l’englobe, que lors des manifestations actuelles contre le « système ». C’est-à-dire des années après votre article-ci, malheureusement.

    Cela dit vous entendre parler de  » «cause» obscurantiste  » me désole. Il me désole, car des termes comme « obscurantisme », auquel j’ajoute « intégrisme » et « terrorisme », font partie du vocabulaire néo-orientaliste qui est la base des récits narratifs qui aujourd’hui légitiment le droit de décision et présence des démocraties occidentales dans la zone MENA, historiquement musulmane.

    Vous usez de ce même vocabulaire sensé défendre la modernité mais qui en fait joue le jeu des puissances occidentales, tout comme Rachad investit « sournoisement le terrain de la lutte démocratique », comme vous le dites fort justement. Je veux dire que je ne fais confiance ni à vos discours ni à ceux de Rachad. Désolé, je suis méfiant envers tout ce qui a lien aux discours néo-orietalistes où ceux de la promotion des libertés politiques et civils.

    En outre, loin de disculper Mourad Dhina et Abbas Aroua, je dois préciser que ces derniers ne se sont pas « [taillé] à l’étranger » lors de la décennie noire étant donné qu’ils y étaient déjà avant 1990. Je ne crois pas du tout que diaboliser quelqu’un sert une quelconque cause ; au contraire vous rendez coupable de la même diabolisation que produit Rachad à l’égard de l’ANP.

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