Tirs nourris contre le ministre de l’Intérieur : y a-t-il des règlements de compte au sommet de l’Etat ?

Le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, essuie une violente attaque le mettant en cause dans l’affaire de la «révolte» des policiers la mi-octobre dernier. Un site électronique a publié un texte à charge où il accuse nommément Tayeb Belaïz d’avoir fomenté «une sédition criminelle parce que porteuse de graves dangers pour la République et ses institutions». Ce site ne se limite pas à cette accusation. Il revient sur le passé et le parcours de Tayeb Belaïz. Cette charge bien dosée suscite moult interrogations. Le texte qui cible Tayeb Belaïz ne semble pas être publié fortuitement, au moment où le directeur général de la Sûreté nationale défend son bilan à travers La Lettre du policier. Deux chapitres ont déjà été traités, à savoir les effectifs et le logement. En attendant d’autres… Assiste-t-on à une sorte de règlement de comptes au sommet de l’Etat par site électronique interposé ? Beaucoup de rumeurs ont circulé sur une supposée relation conflictuelle entre le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, et le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, sans qu’elles soient confirmées ou infirmées. Des commentateurs de presse n’ont d’ailleurs pas hésité, depuis quelques mois, à scruter le moindre signe de cette brouille qui se serait installée entre ces deux hauts responsables du pays. On a interpellé l’absence du DGSN dans un déplacement du ministre de l’Intérieur dans la vallée du M’zab en raison de la poursuite des affrontements entre groupes de citoyens comme un acte de désaccord entre ces deux responsables. Mais jamais cela n’a pu être authentifié par des preuves palpables. Qui est derrière ces tirs nourris contre Belaïz ? Que signifient-ils ? Y a-t-il réellement un conflit d’intérêt ou autre entre le ministre de l’Intérieur et le DGSN ? Maintenant que le calme est revenu dans le corps de la police et que les premiers éléments de l’enquête démontrent que la protestation des policiers des Unités républicaines de sécurité (URS) n’était pas spontanée, veut-on la peau du ministre de l’Intérieur ? Difficile d’y répondre. Une chose est sûre : les policiers révoltés ont refusé de discuter avec le DGSN. Ils ont rencontré, en revanche, le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, avant de discuter avec le Premier ministre, lequel les a convaincus de mettre un terme à leur mouvement de protestation.
S. Baker
 

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