Des chômeurs en colère bloquent la route à Ouargla
De jeunes chômeurs en colère ont bloqué aujourd’hui la route nationale qui relie la ville de Ouargla à Hassi Messaoud, a-t-on appris d’une source locale. Les manifestants, plutôt calmes et polis, ont mis sur la route des camions poids lourds, empêchant de nombreux automobilistes de poursuivre leur route. Agés majoritairement entre 17 et 25 ans, ces jeunes ont, en effet, exprimé leur ras-le-bol quant à la situation dans laquelle ils sont contenus et à l’absence de la moindre perspective d’avenir. «Nous avons passé des heures dans un énorme bouchon. Les manifestants obligeaient les automobilistes soit à s’arrêter en leur garantissant le gîte et la nourriture, soit à faire un détour pour contourner le lieu de la protestation», nous a affirmé un habitant de Ouargla joint par téléphone. Selon notre source, les manifestants n’étaient pas agressifs et tentaient, malgré tout, d’expliquer aux automobilistes les raisons les ayant poussés à recourir à cette forme de protestation extrême. «Ces jeunes nous ont assuré qu’ils voulaient attirer l’attention des hautes autorités du pays afin qu’elles se penchent sur leur situation. Ils nous ont affirmé avoir frappé à toutes les portes au niveau local. En vain. Ils n’ont pas pu trouver un emploi», nous a indiqué un habitant de Hassi Messaoud qui a eu à faire les frais de cette manifestation. Dans la même journée, d’autres groupes de chômeurs ont fermé la route reliant la ville de Ouargla à la vallée du M’zab pour les mêmes motifs. Les chômeurs de Ouargla ne sont pas à leur première action de rue. Elles s’inscrivent dans la protestation depuis plusieurs années. En octobre 2011, plusieurs groupes de jeunes sans emploi étaient sortis dans la rue pour réclamer leur droit au travail. Des manifestations qui se sont transformées en émeutes, notamment à Aïn El-Beïda. Suite à ces émeutes, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour endiguer le chômage dans les régions du Sud, en obligeant les entreprises présentes dans ces territoires désertiques à recruter, mais sans jamais trouver le profil recherché. Mais ces mesures semblent avoir montré leurs limites pour diverses raisons, dont le manque de qualification dans certains domaines pointus comme la chimie, la pétrochimie… La reprise des protestations est un signe d’un malaise social profond qui est accentué par la cherté de la vie et l’augmentation de l’inflation. Leurs actions de protestation pénalisent souvent les citoyens.
S. Baker