Marine Le Pen : «L’inauguration d’une usine Renault en Algérie est une provocation indécente»

La présidente du parti d’extrême droite français, le Front national, a réagi à l’inauguration par les ministres français de l’Economie et des Affaires étrangères de la nouvelle usine de construction automobile Renault à Oued Tlelat, dans l’ouest du pays. Pour le parti de Marine Le Pen, «l’inauguration en grande pompe, ce jour, par les ministres Fabius et Macron d’une usine Renault en Algérie à Oran apparaît comme une provocation particulièrement indécente». Le Front national, qui ne conteste pas la création d’une usine Renault en Algérie en soi, justifie sa position par le fait que «des ministres français viennent célébrer cet événement au moment où nos propres usines françaises ferment et les délocalisations s’accélèrent», explique la présidente de ce parti. «C’est tout bonnement insultant pour les travailleurs français. D’autant qu’on sait par expérience qu’une usine d’abord présentée comme dédiée à un marché étranger se transforme souvent, quelques années plus tard, en usine d’exportation vers la France», prédit-elle. «Ce déplacement a le mérite de prouver que ces ministres ne subissent pas le modèle économique actuel, mais l’encouragent et en font la promotion», lit-on encore dans une déclaration de Marine Le Pen publiée sur le site officiel du Front national. Et de conseiller aux ministres (français) de «se rendre [plutôt] à Bruxelles voir l’Union européenne pour rompre avec la politique mortifère de l’euro et du libre-échange total afin d’avoir une chance d’inaugurer un jour une usine en France». La nouvelle usine Renault a été lancée aujourd’hui en grande pompe par les responsables de la marque au losange qui en ont fait un «acte politique» par excellence. Ce partenariat entre l’Algérie et la France dans le domaine de la construction automobile est décrit par les autorités politiques des deux pays comme étant «exceptionnel», bien que le volume de production et le taux d’intégration soient très faibles. Des experts estiment, en effet, que ce taux «ne devrait pas connaître un développement spectaculaire» dans les années à venir et que la production de l’usine Renault d’Oran ne produira que ce qu’elle pourra écouler sur le marché algérien, d’autant qu’il n’en sortira qu’un seul modèle d’entrée de gamme. La France semble considérer cet outil industriel comme une porte d’entrée vers d’autres investissements autrement plus importants dont, notamment, l’exploitation du gaz de schiste dans les prochaines années et sans doute d’autres projets qui doivent être gardés secrets pour le moment.
Karim Bouali

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