La militante sahraouie Aminatou Haidar appelle la communauté internationale à agir contre le Maroc

La militante sahraouie des droits de l’Homme, Aminatou Haidar, qualifie la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental d’«alarmante». De Madrid, elle appelle la communauté internationale à «agir vite» pour mettre un terme aux graves dépassements des autorités marocaines qui multiplient les exactions contre une population sans défense. «La situation des droits de l’Homme est alarmante», a indiqué Mme Haidar à la presse en marge de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO). Elle a vertement critiqué le dernier discours de Mohamed VI. Un discours qui «légitime les violations contre les populations sahraouies». Elle s’est dite «surprise et déçue» par ce discours «au moment où nous nous attendions à une avancée dans les négociations entre le Front Polisario et le royaume du Maroc». Elle relève l’«entêtement» des autorités marocaines face à la légalité internationale. La militante sahraouie a particulièrement fustigé «les positions des gouvernements français et espagnol pour leur opposition à la proposition américaine d’élargissement du mandat de la Minurso au contrôle des droits de l’Homme». Aminatou Haider, qui a été mise en prison pendant sept mois à Laâyoune, fait état de la «détermination des Sahraouis à œuvrer pour cet élargissement ou la création d’un nouveau mécanisme onusien chargé de la supervision et du contrôle des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental». «Nous avons vraiment besoin d’un tel mécanisme», a-t-elle martelé, affirmant que des «instructions ont été données par les autorités marocaines aux services de l’ordre pour commettre des violations des droits des populations sahraouies et de bafouer leurs libertés fondamentales». Pour Aminatou Haidar, la situation actuelle, marquée par le blocage du processus de négociations et la désobéissance du Maroc à la légalité internationale, risque de pousser les jeunes Sahraouis à penser à agir par d’autres moyens, tels que la violence, pour attirer l’attention de la communauté internationale, «chose que je ne souhaite pas», a-t-elle précisé. «C’est vraiment malheureux de voir les nouvelles générations contraintes d’utiliser la violence pour revendiquer leurs droits légitimes», a poursuivi cette activiste sahraouie qui milite pour le droit à l’autodétermination. Aminatou Haider se dit, néanmoins, opposée à une solution du conflit sahraoui par les armes, insistant sur la nécessité de faire tout pour éviter toute dérive menant à cette voie. Elle réitère dans ce sens son appel à une plus grande implication de la communauté internationale dans ce dossier pour limiter les souffrances d’une population sahraouie persécutée et meurtrie. La militante sahraouie n’a pas manqué de fustiger la position des pays arabes qui ne soutiennent pas la cause sahraouie, et les a qualifiés de «complices avec leurs alliés de l’Occident». «Pour moi, c’est une complicité, ni plus ni moins», a-t-elle insisté, tout en rappelant que «l’Algérie, qui a toujours soutenu les causes justes, est une exception par rapport à ces pays».
Rafik M.
 

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