Benflis aux Européens : «Il faut opérer le passage d’un pouvoir personnel à un pouvoir démocratique»

L’ex-candidat à la présidentielle de 2014, Ali Benflis, coordonnateur du Pôle des forces du changement, a reçu aujourd’hui mercredi, au siège de sa permanence, la délégation européenne en visite de travail à Alger. La délégation conduite par Bernard Savage, chef du département Maghreb, était composée de Marek Skolil, ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, Dirk Buda, conseiller à la Délégation, Luis Miguel Buenopadilla, chef du bureau Algérie et Ilie Calin, conseiller, a souligné le communiqué parvenu à notre rédaction. Ont participé à cet entretien, Mohamed Djahid Younsi, président du mouvement El-Islah, Djamel Benabdesselam, président du Front de l’Algérie nouvelle, Tahar Benbaibeche, président du parti El-Fadjr El-Jadid, et Noureddine Bahbouh, président de l’Union des forces démocratiques et sociales. Lors de cette rencontre, la délégation européenne s’est enquise de la perception et de la position de l’opposition nationale à l’égard de la crise politique à laquelle l’Algérie est actuellement confrontée, rapporte le même communiqué. M. Benflis a procédé à une présentation de sa proposition d’un «processus global de règlement de la crise politique» qu’il a déjà porté à la connaissance du peuple algérien. A l’issue de cette rencontre, Ali Benflis a remis au chef de la délégation de l’Union européenne un aide-mémoire portant sur cette proposition qui aménage un changement démocratique ordonné, graduel et apaisé comme moyen privilégié du règlement de la crise politique actuelle. Alertant sur une crise politique «manifeste» en Algérie, Benflis a relevé trois défis majeurs devant l’assistance : «Il y a aujourd’hui en Algérie une véritable crise de régime qu’il nous faut régler, une transition démocratique à organiser et la nature de notre régime politique à changer en opérant le passage d’un pouvoir personnel à un pouvoir démocratique.» Il a indiqué qu’un «processus global de règlement de la crise politique», comme proposé par le Pôle des forces du changement, est en mesure «de prendre en charge», l’ensemble de ces trois défis et ce, en trois étapes. Pour Benflis, l’étape première de ce processus serait consacrée au traitement de la crise du régime. «Nous avons aujourd’hui dans notre pays une crise constitutionnelle liée à la vacance du pouvoir, une crise institutionnelle, puisque les institutions n’assument plus leurs prérogatives normalement et une crise de légitimité de ces institutions. C’est ce qu’en tant que juriste et homme politique j’appelle une crise de régime», a-t-il qualifié en appelant le retour aux urnes et au suffrage populaire pour régler cette crise. La seconde étape serait quant à elle consacrée à l’organisation de la transition démocratique, laquelle transition serait organisée et conduite par les forces politiques légitimes et représentatives que la première étape aura fait émerger de manière incontestable. La troisième et dernière étape serait celle du changement de la nature du régime politique, c'est-à-dire passer d’un pouvoir personnel à un pouvoir démocratique.
Mohamed El-Ghazi
 

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